Catégorie : David Leisterh

  • Report de la prochaine norme Lez et prolongation des primes Renolution

    Report de la prochaine norme Lez et prolongation des primes Renolution

    Le MR, avec Les Engagés et le PS, les partis qui négocient un nouveau gouvernement bruxellois du côté francophone, veulent présenter une proposition au Parlement bruxellois qui reporterait l’introduction de la norme d’émissions plus stricte de la zone à faibles émissions (LEZ) de début 2025 à début 2027. Les trois partis cherchent également une solution à la question de la prime Renolution suspendue, la prime qui permet aux résidents bruxellois de récupérer une partie du coût de leurs travaux de rénovation et d’économie d’énergie.

    LEZ : reporter l’exclusion des véhicules Euro 5 à 2027

    En ce qui concerne la zone à faibles émissions, nous voulons reporter l’introduction de la norme d’émissions plus stricte de janvier 2025 à début 2027. Cette norme d’émission plus stricte comprend une interdiction des véhicules Diesel EURO 5, ce qui exclurait un grand nombre de voitures Diesel. « Le 1er janvier 2025, c’est demain« , affirment les trois partis.

    Ils soulignent que la LEZ a déjà permis de renouveler le parc automobile et d’améliorer la qualité de l’air, mais que toutes les personnes possédant un véhicule EURO 5 n’ont pas encore pu acheter un nouveau véhicule. Le report permettrait à ces personnes de « s’adapter à la phase suivante à un rythme réaliste« . Selon les trois partis, il s’agit d’une « approche pragmatique« .

    Payer les demandes de primes Rénolution

    En ce qui concerne les primes à la rénovation, on a appris l’été dernier que les primes pour les interventions à haut rendement énergétique étaient épuisées. C’est pourquoi les primes ont également été suspendues depuis le 16 août. Cette décision a suscité beaucoup de critiques et d’inquiétudes parmi les Bruxellois en rénovation et le secteur de la construction.

    Afin d’apaiser ces inquiétudes, on propose que toutes les demandes de primes pour des travaux dont la facture finale est payée d’ici fin 2024 soient éligibles et ce, aux mêmes conditions qu’avant la suspension. Ces demandes pourront également toujours être introduites et traitées en 2025, conformément à la réglementation qui prévoit que l’introduction de la demande doit se faire dans les 12 mois suivant l’exécution des travaux.

    Il est important que le gouvernement bruxellois respecte la parole donnée. « Les personnes qui ont entamé des travaux de rénovation dans l’espoir légitime de recevoir une prime doivent y avoir droit. C’est une question de confiance« , peut-on lire. En outre, le système de primes lui-même devra « évoluer« .

    Ce faisant, il appartient au futur gouvernement bruxellois d’en préciser au plus vite les modalités afin que les Bruxellois « puissent entamer ou poursuivre leurs travaux de rénovation en toute sérénité« .

  • Un Gouvernement rapide pour des décisions efficaces

    Un Gouvernement rapide pour des décisions efficaces

    Invité sur La Première, j’ai rappelé à quel point il est important de former rapidement un Gouvernement. En effet, les nombreuses consultations avec la société civile durant plusieurs mois et particulièrement avec les acteurs des finances bruxelloises durant 2 semaines montrent l’urgence de politiques ambitieuses. Le déficit actuel était de 1,4 milliards pour un budget de 7 milliards. Si les choses restent en l’état, le déficit monterait à 2,4 milliards pour 2025, soit plus de 1 milliard.

    Réunion avec la quasi totalité des partis de la majorité

    Pour la première fois, la quasi-totalité des partis qui formeront le prochain Gouvernement bruxellois se sont réunis (il manque encore un parti pour compléter la majorité néerlandophone). Le mot d’ordre a été le suivant : l’urgence de former un Gouvernement. Du côté francophone : MR, PS, Les Engagés. Du côté néerlandophone : Groen, Vooruit, Open VLD. Le parti manquant sera probablement le CD&V pour compléter la majorité néerlandophone.

    La dynamique actuelle vise à comprendre et dresser la situation budgétaire afin de tous s’aligner. La prise de décision est remise à plus tard, lorsque la majorité sera réellement complète.

    Élections communales : important d’avoir une politique complète

    Nous souhaitons doubler le nombre de majorité dans laquelle le MR est présent (six actuellement). En outre, pour des politiques réellement efficaces, il ne suffit pas de gagner qu’en juin pour les régionales mais également en octobre pour les communales. C’est comme en France, vous pouvez gagner la présidentielle du mois de mai, mais, si vous ne gagnez pas les législatives du mois de juin, c’est compliqué. C’est identique à Bruxelles.

    Interview complète à retrouver ici. 

  • « Un Gouvernement le plus rapidement possible »

    « Un Gouvernement le plus rapidement possible »

    David Leisterh était l’invité politique de RTL ce 11 juin.

    Dans l’opposition depuis 20 ans à Bruxelles, le MR a remporté les élections ce 9 juin. Les libéraux sont amenés à former un Gouvernement avec des partis dont on avait un avis négatif au vu de leurs décisions durant les précédentes années au Gouvernement.

    Finances : des efforts à fournir

    « C’est pratiquement ça qui monopolise mon esprit en permanence. Il manque 1,4 milliards. La note de Bruxelles a été dégradée. Par conséquent, on emprunte à un taux plus élevé. Il faudra faire des efforts pour avoir une neutralité budgétaire. On va prendre des mesures qui ne seront pas simple. Mais avec responsabilité, on va y arriver. J’espère avoir un Gouvernement le plus rapidement possible. Autrement, les finances bruxelloises se dégraderont encore et par conséquent, la note attribuée par Standard & Poors – organisme qui analyse les finances – le sera également. »

    Éviter le communautarisme et Good Move

    À Bruxelles, le communautarisme est un vrai danger. C’est pourquoi, il faut éviter une majorité avec le parti « Team Fouad Ahidar » puisque ce dernier en fait son fer de bataille. En outre,  les 100.000 personnes qui ont voté pour le MR nous ont donné un mandat fort. Il faut un plan de mobilité à Bruxelles, et cela ne sera pas Good Move.

     

    Retrouvez l’émission complète ici. 

  • David Leisterh : « J’ai le rôle de formation le plus difficile du pays »

    David Leisterh : « J’ai le rôle de formation le plus difficile du pays »

    Pourquoi ces négociations bruxelloises sont-elles si compliquées ?

    La situation politique amène des partis aux visions différentes à devoir s’entendre. Ce qui n’a pas souvent été le cas dans le passé, singulièrement à Bruxelles. Tout ça dans un contexte budgétaire extrêmement compliqué. Et donc la confiance et la volonté de travailler ensemble prennent du temps à se construire.

    A quel point le contexte budgétaire pèse sur le processus ?

    On rentre dans une période où tous les gouvernements, et le bruxellois tout particulièrement parce que la situation est vraiment dramatique, vont devoir constamment avoir leur budget dans le viseur. On va avoir du mal à avancer à l’œil sans vérifier que chaque euro investi est un euro correctement investi. On ne peut pas rester à ce niveau-là d’endettement à Bruxelles. A politique inchangée, on sera à 2,4 milliards de déficit en 2025.

    L’opposition estime que PS et MR attendent les élections communales pour former ce gouvernement.

    Si ce n’était que moi, ça serait fait demain matin. Je suis de nature pressée et, quand je vois l’urgence qui est celle qu’on a, on ne peut pas se permettre d’attendre. Je n’ai pas prévu de vacances. Et on peut travailler tous les jours jusqu’au 13 octobre. Je n’ai pas du tout le scrutin communal en tête. Peut-être que ça anime d’autres personnes, mais moi pas du tout. Et je sais que l’Europe attend qu’on lui ramène un budget pour le 20 septembre. J’estime qu’il faut qu’on puisse le faire. Mais pour ça, tout le monde doit se mettre autour de la table.

    Votre phrase dans L’Echo : « Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement avec celles et ceux qui y vivent » a fait beaucoup réagir. C’est une maladresse ?

    Je reconnais que ça peut évidemment interpeller, mais quand on lit l’interview, on voit dans quel contexte j’ai dit ça. Oui, c’est vrai que Bruxelles a peut-être été trop longtemps négligée par les autres qui font la Belgique et qui ont besoin de Bruxelles et dont Bruxelles a aussi besoin. Prenons un exemple : ici la SFPI qui est un des bras financiers du fédéral vient d’investir presque 1 milliard pour rénover une grosse partie du quartier européen. C’est super pour Bruxelles. Il faut qu’on puisse attirer d’autres personnes qui aient envie d’investir à Bruxelles et de travailler à en faire un espace plus chouette à vivre. Mais, moi, j’ai beaucoup vu par le passé des gens qui géraient Bruxelles entre eux et avaient trop peu souvent envie d’aller tendre la main vers de nouveaux niveaux de pouvoirs.

    Vous promettiez de tout changer à Bruxelles en 100 jours…

    Je pense que j’ai le rôle de formation le plus difficile du pays. Je promets toujours de changer en 100 jours, mais évidemment, une fois qu’on a un gouvernement. Là, je rappelle que, pour le moment, le ministre-président de Bruxelles c’est Rudi Vervoort.

  • David Leisterh (MR): « Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement par celles et ceux qui y vivent »

    David Leisterh (MR): « Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement par celles et ceux qui y vivent »

    Interview dans l’Echo.

    Après une semaine de consultations sur la situation budgétaire, le candidat ministre-président David Leisterh (MR) en appelle au sens des responsabilités de tous les partenaires potentiels.

    Qu’est-ce que David Leisterh va bien pouvoir faire de la belle victoire du MR dans la capitale? La question s’impose, alors que le candidat ministre-président semble encore patauger dans un marais politico-budgétaire particulièrement mauvais. Deux semaines après le scrutin, il n’a pas encore pu rassembler ses partenaires naturels que sont PS et Engagés pour ébaucher une majorité, se heurte à un déficit structurel frôlant les 2 milliards (en comptant les investissements) sur un budget de 7, nous dira-t-il, tandis que côté néerlandophone, l’éclatement électoral pousse la Région-Capitale dans ses limites institutionnelles. Vous avez dit bourbier?

    Statique, il éclate de rire lorsqu’on lui demande s’il est toujours aussi heureux après cette semaine de consultations budgétaires. « Je reconnais que la joie de la victoire a été de courte durée. Très vite, le sens des responsabilités m’est tombé dessus. Finir premier signifie qu’il faut dépatouiller quelque chose qui n’est pas simple àBruxelles. Mais à titre personnel, quand je repense à ce qu’on a vécu le 9 juin, soit l’aboutissement de plusieurs années de travail avec un résultat historique, je me dis que j’ai peut-être vécu l’un des plus beaux moments de ma vie. »

    À quel point la situation est-elle préoccupante?C’est encore plus compliqué que ce que j’imaginais. En rencontrant les différents acteurs, on comprend qu’en termes de déficit, la situation est très complexe, avec un dépassement d’un milliard et demi sur un budget de sept. Imaginez que vous gagnez 7.000 euros par mois, mais que chaque fois, il vous en manque 1.500. À la fin de l’année, à force d’avoir emprunté, il finit par vous manquer 2.500, parce qu’il y a des intérêts à rembourser.

    Comment en est-on arrivé là?On a manqué de sérieux budgétaire. Il était jusqu’à présent trop facile pour les administrations et les politiques de dépenser de l’argent qu’on n’avait pas. L’étape qui suit sera d’identifier exactement dans quels départements il y a eu des gros dérapages. On va aussi examiner les Plans pluriannuels d’investissements adoptés récemment pour savoir quels sont les projets inéluctables, dont l’arrêt coûterait plus cher, et quels sont ceux qui peuvent encore être revus.

    Validez-vous la méthode du ministre sortant du Budget, Sven Gatz (Open Vld), avec des coupes linéaires?En affaires courantes, c’est la bonne méthode pour envoyer un signal, car aucun gouvernement ne peut réellement rentrer dans les dossiers. Je sais que plusieurs administrations font l’exercice. Mais je suis partisan que l’on prenne le temps de faire un travail ligne par ligne. Il faut que l’on retombe à un déficit de maximum 250 millions d’euros si l’on veut que la note de Bruxelles ne soit pas encore dégradée par les agences.

    En une législature?Ça, c’est l’Europe qui va nous l’imposer. Est-ce que ce sera quatre ou sept ans? Je suis pour qu’on aille le plus vite possible, soit quatre ans, mais d’autres entités peuvent demander sept. Cela devra se négocier avec les partenaires de gouvernement. L’élément qui m’inquiète le plus, c’est la charge de la dette: qu’elle prenne une ampleur telle que tout redressement économique sur Bruxelles servirait à financer des intérêts. C’est pour ça que je ne veux pas traîner. J’ai envie de ramener de l’orthodoxie budgétaire.

    Quid des structures?Il faut en effet stopper la dispersion des moyens et rationaliser. Pratiquement tout le monde est d’accord avec cette philosophie, mais il faut le courage de l’implémenter. Et les retours économiques ne seront pas immédiats, il faut en être conscients. Il faut aussi un redressement économique et recréer un peu de capacité fiscale. Imaginez que l’on parvienne à réduire les délais de délivrance de permis à six mois. C’est le marché immobilier et le tissu économique qui pourraient reprendre rapidement.

    Pas de nouveaux impôts régionaux en vue?Non, c’est hors de question pour nous. Mais la perception des impôts suite aux réformes de l’État et les transferts de compétences du Fédéral se fait-elle de manière optimale? Il y aurait des déperditions de recettes, il faut analyser tout cela dans le détail.

    Deux semaines après le scrutin, vous n’avez toujours pas rencontré Ahmed Laaouej, patron du PS bruxellois.Nous n’avons que des contacts informels pour le moment. La situation que l’électeur nous a laissée à Bruxellesest claire: le MR a gagné les élections. Mais le paysage politique n’est pas simple pour former un gouvernement. Si je veux que cela aboutisse, je dois être dans la retenue médiatique.

    Ne faut-il pas une note de départ pour structurer les négociations?C’est l’une des étapes, absolument. Mais les échanges politiques informels ne sont pas encore aboutis. J’ai voulu rencontrer les acteurs de terrain pour bien comprendre la situation, même si c’est disruptif par rapport à ce quise faisait dans le passé avec tout le monde autour de la table plus rapidement.

    Les déclarations incendiaires de votre président à l’égard de vos partenaires ont-elles freiné le processus?L’avantage c’est qu’il a pu remettre nos marqueurs de manière très claire sur deux volets importants pour nous (le communautarisme et Good Move, NDLR). Je pense que notre binôme est plutôt efficace.

    M. Bouchez a déclaré qu’il mènerait les négociations dans toutes les entités. Cela vous bloque?Non, il est très disponible et très utile. Il a raison sur un point: Bruxelles a trop longtemps été géréeuniquement par celles et ceux qui y vivent. L’absence d’influence des partis nationaux est dangereuse, surtout vu les enjeux qui sont parfois les mêmes en Wallonie, en Flandre, au niveau fédéral. Donc l’apport du parti est très utile pour moi.

    DéFI et Ecolo sont-ils définitivement hors-jeu?Je pense que personne n’est jamais hors-jeu. Quand j’échange avec les autres partenaires politiques, je constate que tous ont compris que la situation nécessite un vrai sens des responsabilités. Après, il y a des réalités politiques en interne qui font que ce n’est pas toujours aussi simple.

    Pensez-vous le PS capable de s’allier avec les libéraux avant le scrutin local?C’est la question… Joker!

    Les communales ne facilitent pas l’accélération. Mais je crois dans la force électorale des responsabilités. On peut prendre, dès les premiers jours, des mesures qui redonnent une image positive de Bruxelles et cela peut être positif électoralement si c’est ça le calcul fait par certains. Je ne pense pas qu’attendre après les communales soit la meilleure décision.

    Prendrez-vous le portefeuille de la mobilité?Je ne vais pas faire d’exclusive là-dessus maintenant. Ce qui me rassurerait c’est d’avoir une ligne très claire en la matière dans l’accord de gouvernement. En tant que ministre-président, on peut ensuite surveiller que tout se passe bien.

    Le débat sur Good Move est très binaire. Y a-t-il une voie du milieu?Ce qui est dangereux avec un plan de mobilité, c’est justement de le labelliser. Maintenant, si vous avez des travaux à Nivelles et des embouteillages à Anvers, c’est aussi à cause de Good Move. Pour nous, Good Move c’est fini. Cela a créé plus de tensions qu’autre chose et c’est comme ça que l’on interprète nos plus de 100.000 voix. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas un plan de mobilité. Regardez en Flandre, ils en développent un peu partout et le deal avec les habitants est clair: on rénove votre quartier pour en faire un lieu agréable à vivre. Et au passage, on regarde comment améliorer la mobilité pour que ce soit plus fluide, avec de la place pour les piétons, les cyclistes et les voitures à certains endroits.

    La poursuite de l’extension du métro vous semble-t-elle toujours aussi crédible?Oui. Il y a quatre chantiers sur lesquels il faudra se pencher de manière méthodique: le métro, la rénovation des tunnels, avec selon moi certains travaux qui doivent être avancés, les égouts et enfin, le bâti bruxellois quiest un de ceux qui polluent le plus. Il faut un système de financement qui permette de le rénover plus rapidement, pourquoi pas en s’inspirant des Pays-Bas où ils opèrent quartier par quartier. On ne peut pas arrêter tous les investissements à Bruxelles, mais on va devoir réduire une série de dépenses pour financer la solidarité et nos ambitions.

    Et suspendre le projet en attendant que les finances régionales s’améliorent?Ce serait la facilité. Il va falloir se montrer créatif.

    On risque une législature de papier sur le métro, vu l’avancement des procédures.C’est un risque. Je suis de nature pressée et c’est donc quelque chose qui m’ennuie. On doit travailler sur la longueur des procédures, qui coûtent cher, ce qui est incompréhensible pour les citoyens. On ne va pas yremédier du jour au lendemain, surtout pour des grands projets comme celui-là, mais ce n’est pas normal que cela prenne autant de temps. Le projet du métro est en situation de crise, on devrait pouvoir avoir des procédures de crise.

    Si le blocage politique s’avère insurmontable, êtes-vous prêt à lâcher la ministre-présidence?Ce serait trahir les électeurs. On fait plus de 100.000 voix, 26%, on passe de 13 à 20 sièges, je pense que tout le monde va respecter cela.

    On constate un blocage côté néerlandophone, votre président a dénoncé un dévoiement de la représentation de la minorité linguistique. Faut-il changer le système?On a en effet une opportunité, même les partis flamands le constatent. On doit revoir ce système d’une manière ou d’une autre. Fouad Ahidar a fait campagne majoritairement en français et se retrouve avec trois sièges côté néerlandophone. On a des francophones qui votent pour des partis flamands pour éviter la montée des extrêmes. Tout s’emmêle, ce n’est pas cela que le législateur avait en tête à la base. Tout le monde a pris conscience que le système a atteint ses limites mais je n’ai pas la formule exacte, cela dépend d’un grand accord au niveau fédéral.

    Vous avez un véto concernant la Team Ahidar?Je n’ai pas analysé son programme en détail, mais vu le style de campagne que la Team Ahidar a pu mener, etavec les propos qu’on a pu entendre, si on le laisse prendre part à un exécutif, on va droit vers de gros problèmes.J’ai vu de mes propres yeux une campagne uniquement communautariste. À Bruxelles, si on ne comprend pas qu’on doit en sortir de ce communautarisme, c’est foutu.

    Mme Van den Brandt vous a-t-elle rassuré à cet égard?Pas encore. Mais elle fait un travail que je salue. Ce n’est pas facile pour elle.

    Ce n’est pas exclu qu’elle tente quelque chose avec la Team Ahidar ?Elle l’a rencontré. Mais d’autres partis flamands ont également exprimé des vétos vis-à-vis de la Team Ahidar.

    Cette configuration mène à une coalition de quatre partis néerlandophones contre trois aujourd’hui. Etes-vous prêt à agrandir le gouvernement pour offrir à chacun un poste?Je sors d’une semaine d’étude de la situation financière catastrophique de la Région, ne m’expliquez pas que je vais ajouter un cabinet politique. On va devoir faire aussi des économies au niveau du personnel politique, dans les cabinets et autres.

    Le cabinet de la ministre-présidence actuelle compte une centaine de collaborateurs, combien vous en faudra-t-il?Beaucoup moins. Laissez-moi un peu de temps, mais il faut diminuer drastiquement la taille des cabinets. Si je comprends bien, celui du ministre-président était plus important que celui du Premier ministre.

    Il y aura moins de personnel régional à la fin de la législature?Il faudra s’inscrire dans une politique de rationalisation, par exemple via des non remplacements. Le but n’est pas de licencier, mais le gonflement doit s’arrêter.

    La situation budgétaire signe-t-elle la fin des primes à la rénovation?Je pense en effet que ce n’est pas la bonne politique. Les caisses de la Région ne sont pas infinies et ensuite, outre le fait qu’on ne reçoit la prime qu’après l’investissement au prix d’une charge administrative assez lourde, on risque un effet pervers: l’argent reçu pour l’isolation est utilisé pour une dépense qui crée une nouvelle consommation. Exemple: partir en Martinique. Il faut davantage travailler avec les prêts, à taux zéro par exemple, cela responsabilise la personne. Il y a aussi le tiers investisseur.

    Les primes vont donc disparaître?Je vais le déposer sur la table mais je tiens à travailler de manière collective. Je ne dis pas non plus qu’il faut complètement supprimer le système pour les plus précarisés. On doit opérer un fine tuning sur l’aide à la rénovation. Avec un gain budgétaire.

    Sur les subsides aux associations, ça va saigner?Il faudra un travail d’évaluation et de vérification, association par association. Ça n’a pas toujours été le cas.

    Comment allez-vous retenir les classes moyennes, alors que Flandre et Wallonie semblent être mieux positionnées pour réduire leurs impôts?La concurrence risque en effet d’être très rude sur deux points: les droits d’enregistrement, qui sont plus bas en Flandre et risquent de diminuer en Wallonie, et l’accès au crédit, pour lequel la Flandre devrait faciliter l’obtention des 20% de différence entre ce qui est financé via les banques et le prix du bien. On doit pouvoir réagir rapidement. Cela dit, Bruxelles garde sa plus-value de capitale mais on doit devenir plus exemplaires aux plans de la mobilité, de la propreté et de la sécurité.

    Donc il va y a voir des réductions d’impôts?La situation budgétaire ne nous laisse pas des marges énormes, mais je suis sûr qu’on va y arriver. Sans mesures fiscales ambitieuses en matière de droits d’enregistrement, de précompte et d’accès au crédit, on loupe quelque chose. Il faut le voir comme un investissement pour le futur.

  • Les premières consultations budgétaires fixent l’ampleur du défi à relever

    Les premières consultations budgétaires fixent l’ampleur du défi à relever

    Le chef de file bruxellois du MR, David Leisterh a rencontré mardi ses premiers interlocuteurs invités à dresser un état des lieux en matière budgétaire en Région bruxelloise.

    Comme pressenti, la situation de Bruxelles sur ce plan n’incite pas à un optimisme béat. La dégradation de la note accordée à la Région par Standard & Poor’s augure, à politique inchangée, une hausse des charges d’intérêt et par effet de rebond, un risque d’aggravation de la dette.

    « On n’en sortira qu’en innovant », a commenté mardi la tête de liste libérale chargée de déminer le terrain politique en vue de constituer une nouvelle majorité en Région-capitale.

    Comme en Wallonie, le MR et Les Engagés sont en processus de rapprochement dans ce contexte. Mais à Bruxelles, cela ne suffit pas pour constituer une majorité, côté francophone. Ces deux formations excluent d’emblée de travailler avec le PTB. Ecolo et DéFI qui ont perdu les élections ne sont pas partants pour s’allier aux deux premiers. Le PS, qui a fait le choix de l’opposition en Wallonie, se tait jusqu’ici dans toutes les langues à Bruxelles.

    Mardi, M. Leisterh a reçu en matinée, au Parlement bruxellois, le directeur de l’agence fédérale de la dette, Jean Deboutte. L’après-midi, il s’est entretenu avec Mark Dehoux, directeur général de la direction Budget et Finances de la Région bruxelloise.

    La photographie que ceux-ci ont établie fait apparaître que la dette directe de la Région est passée de 3,4 milliards en 2018 à 10,4 milliards en 2023 et qu’elle devrait atteindre 11,5 milliards d’euros à la fin de l’année.

    Le déficit budgétaire atteint 1,32 milliard en 2024. Les dépenses atteignent 7,8 milliards; les recettes, 6,5 milliards.

    La charge d’intérêts de la dette est passée de 124 milllions en 2018 à 328 millions d’euros. A politique inchangée, celle-ci devrait dépasser les 800 millions d’euros à l’horizon 2029.

    Par ailleurs, les dépenses en RBC n’ont cessé de croître avec, en parallèle, une stagnation des recettes régionales en termes réels ces 10 dernières années.

    « Je veux un travail le plus détaillé possible, ligne par ligne », a commenté David Leisterh, en marge de ses rencontres du jour.

    Chargé de déminer le terrain politique pour constituer une nouvelle majorité, le chef de file du MR, interrogé sur ce point, estime que l’ensemble de ses interlocuteurs politiques semble conscient du défi financier auquel la Région est confrontée.

  • Conquérir Bruxelles « en s’inspirant d’Obama »

    Conquérir Bruxelles « en s’inspirant d’Obama »

    Ces 6 derniers mois, Le Soir m’a suivi pour tracer mes journées et analyser davantage les recettes du MR Bruxelles.

     

    Obama l’a fait, pourquoi pas lui ? Bon, d’accord, on pousse un peu. Mais tout de même. C’est bien de la campagne menée par l’ex-président américain pour décrocher le bureau ovale que s’inspire la tête de liste MR en Région bruxelloise. Rien de moins.

    David Leisterh sait qu’il part avec un handicap sérieux. Le patron des bleus de la capitale n’a récolté que 1.988 voix en 2019, à la 9 e place sur la liste régionale. Certes, il occupe désormais la première, mais pour approcher les 16.856 voix de la tête de liste de l’époque, Françoise Schepmans, il y a du boulot. « J’ai un déficit de notoriété gigantesque », confesse-t-il. « Je dois toujours justifier ma légitimité et ma crédibilité. » Sachant qu’en face, il affronte l’écolo Zakia Khattabi et le socialiste Ahmed Laoouej, quelque 30.000 voix chacun en 2019 (à la Chambre). Alors il en est convaincu : « Si je n’ai pas une campagne bien organisée, ça n’ira pas. »

    Depuis deux ans, il y travaille donc, à cette campagne : esquissant un projet de réformes à imposer « en 100 jours » ; ciblant des thèmes prioritaires (sécurité, mobilité, propreté, mais aussi emploi et budget) ; élaborant avec un communiquant un narratif bruxellois spécifique… Et s’inspirant d’Obama, donc : « Il avait priorisé certains Etats dans lesquels il a fait campagne de façon approfondie en 2008, quartier par quartier. Nous avons fait pareil : on a mis le focus sur cinq communes dans lesquelles on a perdu le plus de voix en 2019, qui représentent quelque 300.000 électeurs, soit à peu près la moitié : Bruxelles-Ville, Molenbeek, Ixelles, Anderlecht et Schaerbeek. On n’avait plus parlé aux gens de ces quartiers depuis longtemps. Une fédération de commerçants locaux m’a dit un jour que j’étais le premier MR qu’elle rencontrait. »

    David Leisterh a clairement identifié ses deux défis, l’un personnel, l’autre collectif : se faire connaître et implanter le MR dans les communes du nord de la Région – sans perdre l’électorat libéral classique du sud.

    Alors c’est parti.

    Stratégie en trois temps

    « Bruxelles a été divisé en quartiers et on avance sur plusieurs de front et en trois temps : d’abord, de la promotion sur les réseaux sociaux pour annoncer notre venue. Puis du porte-à-porte. Ensuite un apéro-rencontre dans ces quartiers avec Sophie Wilmès ou Hadja Lahbib comme produit d’appel. » Au final, ce vaste programme a pris pas mal de retard, les apéros sont moins nombreux que prévu (trop lourds en logistique) et Sophie Wilmès, candidate à l’Europe, moins présente. Mais la stratégie de terrain reste prioritaire.

    David Leisterh enfonce régulièrement le clou. Comme ce soir de décembre, dans un établissement de la Grand-Place, avec les responsables de la section de Molenbeek. « Je sais que vous faites du terrain, mais y a-t-il des endroits où on peut aller un peu plus ? Comment faire pour qu’un maximum de gens nous voie en un minimum de temps ? » Et il interroge : « Pourquoi n’y a-t-il pas davantage de faiseurs d’opinion issus de la diversité dans nos rangs à Molenbeek ? » Réponse : « Laisse-nous un peu de temps, David. Ce n’est pas simple pour eux de venir au MR à Molenbeek, ils ne sont pas bien vus quand ils franchissent le pas, même si cela évolue. » Car ceux qui sont tentés de franchir ce pas, explique-t-on, sont découragés, ciblés sur les réseaux sociaux, voire menacés. « Certains se sont retirés deux jours avant le dépôt des listes en disant que c’était trop de pression », confiera plus tard David Leisterh. Et la situation à Gaza ne facilite pas la tâche des bleus… Sans oublier, relèvent les Molenbeekois, qu’« il nous faut continuer à chouchouter notre électorat traditionnel ».

    « Moi, je n’en dors plus »

    Attirer de nouveaux profils sur la liste régionale, des candidats, singulièrement des candidates, issu(e)s de la diversité n’a pas été une sinécure. Plusieurs ont été approchées et ont refusé. David Leisterh y a passé des semaines. Avec cette difficulté : placer les nouveaux revient à reléguer parfois loin, voire à des places de combat, des libéraux de longue date ou députés sortants. Et à passer des dizaines de coups de fil délicats – « Je ne suis vraiment pas fait pour ça… » Ce jour-là de février, c’est Françoise Schepmans qu’il doit convaincre : « Es-tu prête à m’aider ou pas ? J’essaie d’avoir le reflet de la diversité dans le top dix. Tu as l’avantage de faire tes voix toute seule. Ça m’aiderait si tu acceptais la 8 e place (elle aura finalement la 9 e , NDLR). Dors dessus. Moi je n’en dors plus depuis trois semaines… »

    Lors d’une soirée Tupperware à Auderghem, en mai, la question de la diversité lui est posée : « Pourquoi avoir été chercher des proches d’Emir Kir (ex-PS) ou Youssef Handichi (ex-PTB) ? » David Leisterh assume : « J’ai une certaine admiration pour les candidats MR qui vont plaider pour la neutralité de l’Etat, l’abattage avec étourdissement, chaussée de Gand ou gare du Nord. » « Ils le font ? », insiste un citoyen. « Oui, ils le font ! Notre parti défend une société universaliste qui repose sur un socle de valeurs communes, dont la neutralité de l’Etat, et pas l’immixtion de la religion dans la sphère publique. Je veux un groupe MR au parlement bruxellois très fort sur les valeurs et diversifié. Sinon, on contribue au communautarisme. Et je tiens le même discours ailleurs, pas que dans les quartiers cossus. »

    « Bonjour, je me présente… »

    Allons-y, ailleurs. Pour un porte-à-porte en fin d’après-midi, au départ de la place Jardin aux fleurs, au cœur de la ville de Bruxelles. « Certains n’avaient jamais vu un MR dans ces quartiers. On veut montrer qu’on n’est pas les crapules que d’aucuns disent. » Ils sont une bonne demi-douzaine, simple pin’s MR sur la poitrine et petit tract à la main, à se partager les deux côtés des rues.

    Des portes restent closes, quelques habitants refusent poliment la carte tendue. Mais le discours de David Leisterhest rodé : « Bonjour, je suis tête de liste régionale pour le MR aux élections, je voudrais me présenter à vous. Cela fait longtemps que vous habitez ici ? Comment ça se passe ? » « Ça va, il y a des petits problèmes », répond cet homme issu de la diversité : « J’ai été cambriolé deux fois, ils ont tout pris, mes enfants ont parfois peur. » Le libéral laisse sa carte, « merci de votre accueil », sans un mot sur le programme sécuritaire du MR. « Non. Il faut agir au feeling et ici, il parlait plutôt du choc ressenti suite aux cambriolages. »

    Plus loin, il va pouvoir développer, avec cet habitant « depuis 1989 », également d’origine étrangère, qui se plaint : « Le quartier a fort évolué, et pas en bien, c’est la galère en termes de sécurité… » Leisterh place son couplet : « On juge trop lentement en Belgique, et pas assez sévèrement. Le MR plaide pour une justice plus efficace. La sécurité, c’est la base. » L’homme opine, prend la carte qu’on lui tend. Comme cet autre, manifestement bleu convaincu, qui glisse : « Ici, tout va bien… à part Good Move. »

    « Installer mon cabinet gare du midi »

    Mais il en faut plus pour se faire largement connaître. Alors après les marchés de Noël en décembre, le tour des 19 sections locales en janvier, David Leisterh multiplie les apparitions : dans un salon de thé à Cureghem pour suivre un match de foot, au vernissage d’une expo, à une pièce de théâtre de jeunes de Molenbeek, au déjeuner d’entrepreneurs immobiliers à Uccle… Passant d’un rendez-vous à l’autre à moto trois roues. Car il lui faut maintenir deux fers au feu : « Le monde de la bourgeoisie et des entreprises au sud de Bruxelles et celui de la diversité au nord. »

    En mars, il entame la phase active des débats : quatre, cinq, par semaine, dans les écoles, les organisations patronales ou syndicales, les associations, les médias… Il les prépare soigneusement : « Je dois tous les gagner, je n’ai pas le choix. Je ne peux pas me permettre une erreur, on ne me laissera pas me tromper. » A partir d’avril, les porte-à-porte prennent de l’ampleur, les soirées Tupperware chez des habitants aussi, où de 10 à 80 personnes viennent l’écouter, l’interroger. Entre les coups, il se relaxe avec les mémoires de Margaret Thatcher, après avoir lu Leadership d’Henry Kissinger, nage, court.

    Ce soir de mai déjà évoqué, ils sont une quinzaine à Auderghem pour la soirée « Tup’ ». Ici, pour convaincre, David Leisterhpersonnalise son discours : « J’ai été indépendant, on a ouvert un petit resto avec ma femme, j’ai vu comment la mobilité, les charges, les taxes… peuvent tuer un petit commerce. Après deux ans, on a arrêté, pas moyen de gagner un euro. » Le discours passe… Et pour prouver le sérieux des réformes qu’il porte en termes de création d’emplois, de propreté, de mobilité, de partenariat public-privé, il explique avoir été découvrir « ce qui s’est fait à Glasgow, Copenhague, Malines, Paris ». Et à la classique remarque sur le côté clivant de son président et « meilleur ami », il réplique : « De moi, certains disent que je ne serai pas un bon négociateur ou un bon gestionnaire parce que je ne fais pas de la politique de façon agressive. »

    Pendant près de trois heures, sans notes, il répond encore aux questions sur les loyers trop chers, le libéralisme social (« Je serais très heureux de gouverner à Bruxelles avec Les Engagés »), « l’islam politique » (« Je ressens un repli communautaire et religieux assez puissant dans certains quartiers »), la violence dans les rues… Et conclut sur cet engagement : « Je voudrais installer mon cabinet gare du Midi et y rester jusqu’au moment où le problème dans le quartier est résolu. »

    Ce n’est pas la seule de ses singularités : « Depuis toujours », confie David Leisterh pourtant en pleine campagne électorale, « j’ai envie de donner des cours de français en Angleterre et de travailler le soir dans un bar fish and chips ! » Bon, ministre-président bruxellois, après le 9 juin, il est preneur aussi !

  • Bruxellois, ne nous quittez pas s’il vous plait.

    Bruxellois, ne nous quittez pas s’il vous plait.

    Réaction de David Leisterh à Aurore qui explique lors d’une lettre ouverte vouloir quitter Bruxelles pour de multiples raisons.

    Aurore, ne nous quitte pas, ne quitte pas Bruxelles.
    Je rentre d’une journée où j’ai sillonné tout Bruxelles pour échanger avec celles et ceux que j’ai eu la chance de croiser.
    Il est tard, je suis un peu fatigué mais je garde l’espoir.
    Puis une amie m’envoie un lien vers ton article qui explique pourquoi tu vas quitter Bruxelles.
    Issue de la classe moyenne, tu ne parviendras pas à te payer l’appartement que tu voudrais.
    Habitante d’une commune verte, tu vois la saleté s’accumuler.
    Femme vivant seule, tu as parfois peur dans la rue. L’expérience qui parle.
    Aurore, je ne suis pas sûr que tu liras cette lettre mais tant pis, je tente.
    Je tente parce que je ne peux pas accepter de te laisser partir. (J’ai failli mettre : ne me quitte pas).
    Pas si près du but.
    Tu as raison, ce n’est pas normal que tu doives quitter Bruxelles pour moins cher ailleurs alors que tu y es née, y a grandi et, clairement, l’aime quand même un peu.
    Il y a une raison à cette hausse des prix : trop peu de nouveaux biens ont pu être mis sur le marché ces dernières années.
    Pourquoi ? Il faut un temps fou pour obtenir un permis à Bruxelles.
    Conséquence : l’offre est dépassée par la demande.
    Aurore, je te jure qu’on a un plan tout fait pour réduire ces délais à quelques mois et permettre plus de nouveaux logements.
    En parallèle, on veut pouvoir baisser les droits d’enregistrement et pouvoir te proposer une solution pour les 20% que les banques ne te prêtent plus.
    Pour ça, il nous faudra plus de recettes fiscales. Mais on a aussi un plan pour remettre plus de gens, plus rapidement au travail.
    Comment ? On appliquera les mêmes méthodes qu’en Flandre. Taux de chômage de 4%.
    Après, tu as raison aussi sur un autre constat : Bruxelles est devenue dégueulasse. Franchement.
    Le projet qu’on a est de passer à l’étape supérieure : la répression. La prévention c’est bien beau mais maintenant il faut avouer que ça n’a pas fonctionné à Bruxelles.
    Ceux qui la salissent vont payer. Et on ne va pas les lacher. Tu verras, ils vont vite comprendre.
    Et puis c’est vrai, Bruxelles n’est plus garante de sécurité.
    Certains vont te dire que c’est un manque de moyens ou que c’est la faute d’un autre niveau de pouvoir. Bref, pas leur faute.
    En fait, Aurore, en Belgique on juge trop lentement et pas assez sévèrement. Nous, on veut tout l’inverse. Et on l’assume.
    Les agents de police aussi d’ailleurs.
    Les victimes aussi.
    Ce 09 juin, on vote.
    Je sais que tu vas dire que je dis ça pour que tu votes pour moi. Mais non, pas uniquement.
    C’est aussi parce que si je me présente aux élections c’est parce que je sais qu’il y a un espoir. Il est là, à portée de doigt.
    Et j’enrage de me dire que tu ne vas pas en profiter alors qu’on est si près du but.
    Cet espoir, je l’ai lu et vu dans d’autres villes. Je l’ai appris, étudié, préparé et je veux l’implémenter.
    L’espoir est à la hauteur du challenge.
    Ce 09 juin doit être l’aurore d’un monde nouveau pour Bruxelles.
    Pas sans toi.
    Sil-te-plait.
    David,
    Tête de liste MR à Bruxelles
  • Sécurité, Emploi, Formation : Bruxelles doit mieux faire

    Sécurité, Emploi, Formation : Bruxelles doit mieux faire

    Sur La Première, et en duel face à Bernard Clerfayt, Ministre de l’Emploi sortant, David Leisterh a pu exprimer nos positions concernant plusieurs enjeux.

    Tout d’abord, en termes d’emploi et formation, nous voulons aller plus loin pour baisser le niveau de chômage et faire en sorte que l’on puisse augmenter les recettes et donc augmenter le salaire net des gens. Presque 50% des demandeurs d’emploi à Bruxelles le sont depuis plus de deux ans. Qu’a fait le Gouvernement pour activer ces personnes ? Nous voulons réformer Actiris pour que des formations et des emplois soient proposés après quelques semaines, et non plusieurs mois. Et si, après le refus de plusieurs emplois/formations, oui les allocations doivent être stoppées. La Flandre qui a mis en place ce système à un taux de chômage de 4%.

    Concernant la sécurité, il faut également aller plus loin. C’est vrai que si l’on compare nos deux programmes, nous voulons aller plus loin sur l’application des peines. En jugeant aussi plus rapidement.

    Enfin, il va falloir rationaliser les dépenses mettre en place un un budget de base zéro. Vous avez à Bruxelles toute une série d’institutions qui ont été créées ces dernières années qui ont fait exploser les dépenses, probablement qu’il y a une rationalisation qui peut avoir lieu.

    Le débat est à retrouver en intégralité ici. 

  • “Le PS a mené une politique laxiste à Bruxelles ces vingt dernières années”

    “Le PS a mené une politique laxiste à Bruxelles ces vingt dernières années”

    Pour 7sur7, David Leisterh a donné une interview en long et en large sur nos mesures.

     

    Vous êtes candidat ministre-président bruxellois. Si les résultats des élections vous le permettent, êtes-vous prêt à prendre la main?

    “Nous sommes prêts à 200 % parce que ça fait vingt ans qu’on s’y prépare. C’est très long. Nous n’avons peut-être pas la connaissance millimétrée de ceux qui sont au pouvoir depuis 35 ans, mais nous conservons cette part de virginité qui, selon moi, est un avantage. Nous sommes en contact depuis des mois, voire des années, avec des personnes qui travaillent en back-office à Bruxelles et qui nous demandent de revenir aux affaires. Elles ont besoin de changement.”

    Malgré un manque d’expérience au niveau exécutif?

    “C’est aussi une question de personnalité. Il faut être capable d’imposer une ligne claire lorsqu’on arrive aux manettes. Je pense l’avoir montré à la présidence du MR à Bruxelles. J’occupe aussi une place exécutive au niveau local depuis maintenant douze ans (à Watermael-Boitsfort, NDLR). Je pense être tout à fait capable de diriger la Région.”

    Quelle coalition favorisez-vous?

    “Les vainqueurs des élections, ceux qui ont progressé par rapport au dernier scrutin. Plus spécifiquement, je pense qu’il y a quand même plusieurs points de programme défendus à la fois par Les Engagés et par DéFI qui pourraient nous aider à faire basculer toute une série de politiques menées à Bruxelles depuis des années.”

    À l’inverse, vous avez des exclusives?

    “Le PTB, on n’y pense même pas, contrairement à d’autres. Et le Vlaams Belang, bien sûr.”

    Les fusillades sont désormais monnaie courante, tout comme les agressions à l’arme blanche. Comment lutter contre l’insécurité croissante qui règne à Bruxelles?

    “Si nous sommes dans cette situation aujourd’hui, c’est aussi parce que le PS a mené une politique laxiste ces vingt dernières années. Ils se sont opposés à toute mesure sécuritaire supplémentaire à Bruxelles, envoyant dès lors un message très clair aux criminels. À chaque fois qu’on a eu le malheur de venir avec des propositions plus sécuritaires, ils nous ont traités de fascistes ou nous ont accusés de frôler avec certains extrêmes. On voit le résultat aujourd’hui.”

    “Rudi Vervoort (le ministre-président bruxellois, NDLR) n’a pas pris la situation en main. Bien sûr, il répondra qu’il n’a pas toutes les compétences, mais il a celle d’être responsable de Bruxelles. Si je deviens ministre-président et que je constate que je manque de moyens pour faire face à ce problème, je convoquerai directement un Comité de concertation (qui réunit les entités fédérées et le fédéral, NDLR) pour en demander davantage. Sinon, on n’avancera pas.”

    Vous demandez un refinancement de la part du fédéral?

    “J’aimerais d’abord savoir ce qu’on a fait avec l’argent que le fédéral a octroyé pour la justice et la sécurité. Où est parti cet argent? Maintenant, si on me dit qu’il en faut plus, pas de problème. En revanche, on doit mener une politique beaucoup plus sévère en matière de poursuites judiciaires. Il faut identifier les délits que l’on retrouve trop régulièrement à Bruxelles et s’assurer que l’on ne lâche personne dans la nature. Le ministre-président a un pouvoir de persuasion et d’influence qui peut s’avérer très utile.”

    Good Move, stop ou encore?

    “Il faut arrêter. Même si ça se passe bien dans certaines zones, ce plan a été réalisé de manière catastrophique à des tas d’endroits. Il y a toujours autant d’embouteillages et les gens sont encore plus énervés qu’avant. Ce n’est pas normal. D’ailleurs, je n’entends plus personne dans ce gouvernement, à part la ministre compétente (Elke Van den Brandt, NDLR), encore assumer Good Move. C’est un plantage total.”

    Le métro 3, on continue de creuser ou on arrête les frais?

    “On continue, bien sûr. Si nous arrivons au gouvernement, nous examinerons chaque ligne du cahier des charges pour voir où on peut réduire les coûts. Faut-il que chaque station prévue sur cette ligne 3 soit aussi grande que la gare de Mons? On peut aussi lever de l’argent privé. Il existe d’autres sources de financement qui permettront aux quartiers du bout d’Evere et de Schaerbeek de bénéficier aussi d’un métro. Honnêtement, je me demande si l’on n’a pas saboté ce projet, puisque ceux qui vous disent aujourd’hui que c’est trop cher sont les mêmes qui ne voulaient pas le métro initialement.”

    “Je veux garantir que le métro, le transport en commun qui est le plus rapide, le plus efficace, le moins polluant et le plus plébiscité par les Bruxellois, puisse se développer à Bruxelles, comme dans d’autres grandes villes.”

    Les finances de la Région sont dans le rouge, comment les remettre dans le vert?

    “Premièrement, il faut revenir à l’orthodoxie budgétaire: un déficit des organismes publics qui ne dépasse pas 0,5% , des contrôles budgétaires tous les deux mois au minimum et un budget étudié au centime près. Cela risque de faire mal, mais on n’a pas le choix.”

    “Ensuite, il convient de rationaliser les structures: faut-il qu’il y ait quatre à six organismes appelés à donner leur aval ou leur avis dans le cadre d’un permis d’urbanisme? À Bruxelles, on a créé tellement de structures pour y placer autant de copains qu’à la fin, non seulement ça prend plus de temps, mais en plus, ça coûte plus cher. De même, les cabinets ministériels doivent-ils être aussi massifs?”

    “Enfin, il faut ramener des recettes à Bruxelles, en créant et surtout en conservant la classe moyenne. Il faut également augmenter le taux d’emploi. Il y a 90.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles. Je ne dis pas qu’ils doivent trouver un job demain, certains ont de bonnes raisons de ne pas en avoir aujourd’hui, mais il y a 200.000 postes qui ne sont pas pourvus, ce n’est pas normal. Il faut réformer Actiris. On ne peut pas accepter qu’il y ait autant des gens qui sont toujours demandeurs d’emploi après plus de deux ans.”

    Retrouvez l’intégralité de l’interview de 7sur7.