Catégorie : Alexia Bertrand

  • Good Move: quand la majorité bruxelloise déraille (carte blanche)

    Good Move: quand la majorité bruxelloise déraille (carte blanche)

    Ce n’est plus une surprise pour personne, Bruxelles est la reine des embouteillages. Cette congestion automobile impacte négativement la qualité de vie de ses habitants, en particulier l’air que nous respirons, et freine le développement économique de notre Capitale, écrivent plusieurs membres du MR.

    Les plans régionaux de mobilité Iris I (1998) et Iris II (2010) promettaient déjà de solutionner ce point noir grâce à un important basculement de la voiture vers les transports collectifs. La déception sera grande : contre-performances des trams et des bus avec non pas une hausse mais une baisse de la vitesse commerciale, aucune nouvelle ligne de métro (hormis l’achèvement des projets commencés avant la régionalisation) et un résultat franchement médiocre pour les parkings de transit. Deux échecs successifs cuisants, sans pour autant affoler l’exécutif bruxellois.

    Quelques recyclages d’objectifs plus tard, l’équipe Vervoort repart pour un tour avec la famille écologiste à bord. Good Move naît, espérant offrir ainsi une roue de secours aux crevaisons du passé. La nécessaire transition environnementale en matière de mobilité n’est plus contestée par personne et est même largement désirée. Malgré cette évolution, Good Move, rebaptisé Bad Move ou Good Luck, ne passe pas auprès des Bruxellois. Habitants, commerçants, indépendants, dénoncent l’absence de concertation. Les nouvelles mailles de circulation créent plus de congestion alors que Good Move promettait la diminution les embouteillages et de la pollution.

    Porté par la Ministre E. Van den Brandt (Groen) et sa troupe d’échevins de la même couleur politique, Good Move divise les Bruxellois au point de déclencher un mouvement de désolidarisation au sein du PS et chez Défi, pourtant partenaires. Même le Ministre- Président (PS) n’en veut plus.

    Et si l’échec de Good Move était avant tout un problème de méthode ? Quels remèdes appliquer pour soigner les maux d’une politique de mobilité imposée sans réelle concertation et rassembler les Bruxellois autour d’un projet positif de transition ?

    1. Exit la concertation de façade pour mener une concertation plus large et plus inclusive

    Si Good Move était parti d’un bon pied en impliquant la société civile lors de son élaboration au niveau régional, la suite des évènements présente de nombreux manquements en

    matière de concertation à commencer par le non-respect du renforcement des mécanismes de co-construction prévu par le plan Good Move.

    La Charte de participation citoyenne qui devait être rédigée et qui visait à assurer le bon déroulement du processus de concertation n’a jamais vu le jour. Il n’existe pas non plus de mode d’emploi uniforme à destination des communes qui n’ont pas été correctement outillées comme le prévoyait pourtant le plan. La Ministre a, elle-même, reconnu ces manquements. Même constat concernant le cahier des charges envoyé par la Région aux communes dans le cadre de l’élaboration des plans communaux de mobilité. Aucun élément n’y figure au sujet de la consultation ou de la participation citoyenne.

    Ce manque de considération en pratique pour les processus de participation est pour le moins étonnant de la part d’une ministre écologiste qui érige la participation en fétiche.

    En place et lieu des nouvelles commissions délibératives chères et encore trop peu efficaces, il aurait sans doute été plus utile de mener une large consultation populaire si l’outil avait existé comme les libéraux le réclament depuis 2015 afin que l’ensemble des Bruxellois, et pas un tout petit échantillon, puissent se prononcer sur les grands plans de mobilité.

    Troisièmement, nous nous questionnons sur la qualité des consultations qui ont été menées et le rôle joué par l’ensemble des ASBL abondamment subsidiées par la Ministre, véritable bras armé d’Ecolo – Groen. Souvent parties prenantes, voir plus à ces réunions, ces lobbies de Good Move auraient-ils contribuer à biaiser les résultats en matière d’adhésion et gonfler les chiffres de la participation aux consultations ? Le simple constat que Good Move suscite aujourd’hui plus d’opposition que d’adhésion malgré les moyens déployés questionne clairement la méthode.

    2.     Inverser la politique menée « des restrictions d’abord et des alternatives ensuite »

    Comme pour les plans précédents, la réussite de Good Move dépend essentiellement de l’amélioration substantielle des alternatives pour parvenir à diminuer l’usage de la voiture individuelle : une plus grande offre de transports en commun avec notamment l’extension du métro, davantage de fluidité sur les grands axes pour apaiser les mailles de quartiers, le recours aux nouvelles technologies, le développement de la mobilité électrique, l’amélioration du réseau cyclable, un plan piétons, etc. Sur papier, Good Move a tout pour plaire mais à condition de faire les choses dans le bon ordre et selon des priorités clairement identifiées.

    Or à Bruxelles, les restrictions en matière de mobilité arrivent plus vite que le renforcement des alternatives. Cette transition mal accompagnée pousse naturellement

    une grande partie de la population précarisée à la rejeter. Si un ménage sur deux ne possède pas de voiture, Bruxelles enregistre aussi un taux de pauvreté record et la caricature selon laquelle seuls les riches possèderaient une voiture est très éloignée de la réalité. Mettre tous les usagers sur un pied d’égalité créée aussi une discrimination qui renforce ce sentiment de rejet. Une personne à mobilité réduite âgée ou en situation de handicap, un indépendant, un chauffagiste, un plombier un fleuriste ou un livreur, n’aura pas accès aux mêmes alternatives qu’une personne valide ou un employé de bureau. Le problème est que Good Move met tout le monde dans le même sac avec des alternatives encore pour la plupart insuffisantes.

    • Une offre de transport en commun encore insuffisante : une fréquence trop basse, un réseau qui s’est peu étendu ces dernières années, pas encore de métro au nord ou au sud, un manque d’accessibilité pour les PMR, peu de transports la nuit, manque de sécurité, de plus en plus lié à la consommation de drogues ;
    • Une mobilité électrique sous-développée : avec un objectif de 600 bornes pour la fin de l’année, le gouvernement bruxellois est loin derrière son objectif de 11.000 bornes en 2035 ;
    • Un cadre relatif à la micromobilité encore lacunaire : une ordonnance a été adoptée au printemps pour encadrer l’usage et le stationnement des trottinettes électriques, les communes attendent les arrêtés d’exécution pour pouvoir l’appliquer ;
    • Une politique en matière de parking de dissuasion balbutiante : un nombre de places insuffisant, une politique tarifaire trop changeante, pénalisante pour les commerces et non-accessibles aux exclus de la LEZ ;
    • Une réforme du secteur du transport rémunéré de personnes qui vient à peine d’entrée en vigueur, avec pour conséquence les taxis les plus chers d’Europe ;

    Non, Bruxelles n’a pas encore suffisamment développé d’alternatives à la voiture individuelle.

    Pourtant les solutions ne manquent pas mais sans doute demandent-elles plus d’efforts que la facile application de restrictions. Nous avons déposé au Parlement bruxellois plusieurs textes visant à développer une meilleure offre de transport la nuit, l’ouverture de nouvelles lignes de bus grâce à la gestion déléguée comme à Bordeaux, ou encore un service de transport à la demande en complément de l’offre STIB existante. Nous défendons aussi le développement du covoiturage ou encore d’une mobilité dite intelligente. Une étude

    d’Agora démontre qu’il est possible de diminuer la congestion de 30% à Bruxelles grâce aux nouvelles technologies qui permettent une meilleure gestion des flux. En espérant atteindre un même résultat, le gouvernement bruxellois a préféré investir les 50 millions de fonds du plan de relance européen dans une nouvelle taxe kilométrique, qui punira les travailleurs, sans accord à ce stade entre les trois régions.

    Nous déplorons aussi qu’il aura fallu presque 8 ans au gouvernement bruxellois pour

    s’accorder sur une réforme du secteur des taxis, Uber, Heetch et autres LVC qui pourtant sont une excellente alternative à la voiture individuelle.

    3.     Continuer le développement des pistes cyclables mais avec de meilleurs aménagements

    En matière de pistes cyclables, si l’on peut saluer un certain rattrapage de la Ministre Van den Brandt pour enfin concrétiser les objectifs de son prédécesseur P. Smet, là aussi la méthode est de plus en plus décriée : recours massif au béton avec des blocs qui enlaidissent considérablement la Capitale, peinture, potelets ou clous, piste

    monodirectionnelle ou bidirectionnelle. D’une voirie à l’autre, tout change, rien ne se ressemble. Bruxelles est devenue un laboratoire d’essai avec pour cobayes ses habitants et ce, parfois au prix fort de la sécurité routière.

    Les tensions entre voitures et cyclistes, cyclistes et piétons n’ont jamais été aussi fortes et la sécurité est devenue une règle à géométrie variable, surtout à l’égard des piétons. Ce développement chaotique est peu flatteur pour la cause. Les règles en matière de sécurité routière doivent s’appliquer à tous et les nouvelles pistes doivent mieux s’intégrer dans le paysage urbain.

    Nous plaidons également pour que les pistes et les mailles s’accompagnement d’une meilleure réflexion en termes de planification urbaine et de nouveaux espaces verts.

    On notera aussi les spectaculaires ratés comme les trois pistes cyclables du boulevard Lambermont ou les décisions davantage motivées par un bon coup de com’ que par la sécurité, comme la pérennisation de la piste de la rue de la loi mais du côté opposé à celui préconisé par le Gracq. Continuer le développement d’un véritable réseau de pistes cyclables, vite mais mieux, nous parait essentiel. Si une forme de rattrapage est nécessaire, Copenhague n’est pas devenue la référence de la ville cyclable en un jour, ni en deux ans.

    4.     Stopper la politique contreproductive du « tout, partout et en même temps » pour suivre un meilleur tempo

    Les grands changements requièrent du temps et de la compétence. Du temps pour informer, créer suffisamment d’adhésion, implémenter correctement les changements. De la compétence pour bien planifier, anticiper les difficultés et prévoir les solutions adéquates. Si Bruxelles a pris du retard en matière de mobilité, il n’est pas correct de la part du gouvernement bruxellois d’en faire maintenant porter le poids aux Bruxellois avec une politique du changement « tout, partout et en même temps…et tant pis si ça bloque ! »

    À ce niveau aussi Good Move a connu plus d’un couac. L’absence par exemple de dérogations pour les livreurs ou les bus scolaires lors de l’implémentation de la maille Pentagone a révélé à tout le moins un certain degré d’amateurisme. Les autorités bruxelloises n’ont pas non plus veillé à fluidifier le trafic sur les grands axes alors qu’il s’agit de la seule manière de progressivement diminuer le trafic de transit dans les quartiers. Pire encore, les travaux sur la petite ceinture ont engendré des embouteillages monstres. Tout ceci était prévisible mais n’a pas été anticipé.

    Ce mauvais tempo couplé à l’absence d’alternatives coûte malheureusement cher aux acteurs économiques mis sur une voie de garage. Good Move n’intègre pas dans son logiciel l’impact de ces changements sur les quartiers commerçants comme le dénonce entre autres l’IEB (Bruxelles Inter-Environnement).

    Simplement balayer cette réalité d’un revers de la main en accusant les lanceurs d’alerte comme le SNI de faire du Bruxelles bashing ou le MR d’être un parti conservateur pro- voiture revient à condamner Bruxelles à une longue traversée du désert sur le plan économique avec toutes les conséquences en matière d’emploi et sur le plan social.

    5. Plus le tempo du changement est rapide, plus l’accompagnement doit être conséquent

    Enfin, si Good Move est aussi mal accueilli, c’est aussi parce qu’il arrive après d’autres politiques punitives en matière de mobilité qui n’ont pas correctement été accompagnées avec un impact négatif sur le pouvoir d’achat.

    Nous avions pourtant réclamé un meilleur accompagnement de la LEZ (Zone de basses émissions) ou demandé un moratoire temporaire compte tenu de la crise du Covid et maintenant des prix énergétiques. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement na pas freiné sa politique pour autant, contrairement à la Flandre. La décision prise au printemps de doubler les tarifs de stationnement et d’étendre les horaires payants, a aussi porté un coup au portefeuille des ménages.

    Cette accélération des politiques anti-voitures n’est pas suffisamment compensée et ne laisse pas le temps nécessaire aux Bruxellois pour s’adapter. Un meilleur accompagnement aurait permis sans nul doute une meilleure adhésion. Même renforcé, le budget dédié aux primes Bruxell’Air voyage toujours léger (à peine 4 millions d’euro). Ainsi un ménage à faibles revenus qui rend sa plaque d’immatriculation reçoit une prime de 900 euros. Ce montant couvrira deux abonnements d’un an à la STIB ou le quart du prix moyen d’un vélo cargo. Et puis quoi ensuite ? Cet exemple montre bien la déconnexion des politiques mises en œuvre qui aggravent la fracture socioéconomique déjà beaucoup trop importante à Bruxelles.

    6.     Relancer la concertation pour repartir sur le bon chemin ensemble

    Si ces dernières semaines ont mis en exergue la mauvaise méthode Good Move, le gouvernement bruxellois peut encore ajuster le cap et revoir sa méthode.

    Les citoyens mécontents expriment des considérations légitimes et méritent d’être entendus. Nous demandons au gouvernement bruxellois et aux collèges des communes concernées de les écouter. Une concertation plus large et plus approfondie doit être menée. Une méthode éprouvée par certains élus locaux libéraux consiste à n’avancer sur un projet de mobilité qu’une fois qu’il a récolté 50% d’adhésion. Cette méthode demande plus

    d’efforts mais évite les allers-retours contre-productifs et garantit une participation citoyenne plus active.

    Good Move doit aussi être remis à plat au niveau régional pour avancer plus vite en matière de solutions que de restrictions. Les Bruxellois ont besoin de retrouver de la cohérence. Certains partis (PS, Défi) louent le plan à la région mais le torpillent dans certaines communes. Cette schizophrénie creuse un peu plus le fossé entre les politiques et les citoyens. Nous le déplorons.

    Si les tensions doivent être apaisées et que nous dénonçons fermement toute violence ou dégradation de l’espace public, il est fallacieux, après les manifestations de ces derniers jours, d’accuser le MR de boutefeu alors que d’autres partis (Ecolo -Groen) ont joué aux pompiers pyromanes en faisant la sourde oreille aux critiques.

    Nous appelons la majorité bruxelloise à repenser la mobilité comme un tout et de sortir des oppositions aussi faussement binaires (voitures contre vélos) que stériles. Sans changement de discours, Good Move risque bien l’embardée. Or, la transition vers une ville plus propre mais aussi plus fluide ne peut pas être encore retardée. Cela nécessitera chez quelques mandataires de passer du militantisme au pragmatisme pour plus de résultats. N’oublions pas que la mobilité est l’affaire de tous et que c’est avec un Bruxelles uni que nous réussirons cette transition.

    Signataires:

    Anne-Charlotte d’Ursel, Députée MR et Présidente de la Commission Mobilité du Parlement bruxellois

    David Weytsman, Député MR et Chef de file MR à la Ville de Bruxelles

    Gaëtan Van Goidsenhoven, Chef de groupe MR au Sénat et Chef de fil MR à Anderlecht

    Alexia Bertrand, Présidente du Groupe MR au Parlement bruxellois

    David Leisterh, Président du MR bruxellois

    Aline Godfrin, Secrétaire politique du Groupe MR au Parlement bruxellois et déléguée régionale pour le MR bruxellois

  • Bruxelles mérite mieux que ce que ce Gouvernement propose

    Bruxelles mérite mieux que ce que ce Gouvernement propose

    Le discours de notre cheffe de groupe Alexia Bertrand ce vendredi 21 octobre en réplique au Discours de Politique Générale de Rudi Vervoort:

    L’année passée, à la même période, je citais Théophraste, philosophe de Grèce antique, qui disait « La plus couteuse des dépenses, c’est la perte de temps ». Je vous disais aussi, chers collègues, que Bruxelles attend, que Bruxelles perd du temps, que le temps passe et que rien ne se passe. Un an plus tard, j’en suis convaincue : Bruxelles mérite mieux.

     

    S’il y a un an, la mer était plus calme qu’aujourd’hui, force est de constater que le bateau « Bruxelles » est désormais en pleine tempête. C’est le résultat de 20 ans de politiques de gauche sans cesse plus coûteuses et qui ne parviennent à aucun résultat. Bruxelles est aspirée dans le tourbillon de l’appauvrissement. Trois ans de politiques écologistes moralisatrices, punitives sans résultat sur le climat.

     

    3 ans d’un gouvernement bancal, mené par un capitaine courtois, mais à l’air indifférent, épaulé par un équipage fracturé qui peine à amener les changements dont Bruxelles a cruellement besoin. Une fracture qui rejaillit sur les politiques menées. Faute de vision et de cohérence, le Gouvernement bruxellois oppose de plus en plus les Bruxellois entre eux.

     

    Comme vous nous le disiez hier, Monsieur le Ministre Président : c’est votre quatrième Déclaration de politique générale sous cette législature. Pourtant, les DPG s’enchainent, mais qu’est-ce qu’elles se ressemblent.

     

    En 2020, on lisait « 2021 verra le démarrage de la toute première Stratégie de propreté urbaine de notre Région (…) ».

    En 2021, on lisait « 2022 verra le démarrage de la mise en œuvre de la première Stratégie de propreté urbaine de notre Région (…) »

    Et cette année, petite variante, on lit « 2023 verra aussi le démarrage la première Stratégie de propreté urbaine de notre Région « Clean Brussels » (…) »

     

    En trois ans, vous êtes parvenu à trouver un nom à cette stratégie « Clean Brussels ». Vivement octobre 2023 pour la suite ! Le constat est d’ailleurs identique (au mot près !), d’année en année, de DPG en DPG, vous nous dites « Bruxelles est réputée pour être une ville trop sale ». Après 3 ans, on a largement dépassé le stade de la réputation. Bruxelles EST une ville trop sale. Bruxelles mérite mieux.

    Bruxelles mérite de sortir de l’immobilisme.

    Bruxelles mérite des priorités et de l’ambition.

    Bruxelles mérite surtout des résultats.

     

    Chers collègues, j’ai rencontré ces Bruxellois et ces Bruxelloises, eux, qui méritent mieux, beaucoup mieux, tellement mieux.

    J’ai rencontré Sarah et sa famille qui attendent un logement social. Ils devront attendre 17 ans.

    17 ans, chers collègues, 17 ans ! C’est le temps d’attente moyen pour une demande de logement cinq chambres. Est-ce que Sarah ne mérite pas mieux ? Plus de 51 000 ménages sur liste d’attente, plus de 11 ans d’attente en moyenne, et le Gouvernement poursuit la même politique sans s’interroger sur son efficacité.

     

    Vous ne pouvez pas, Monsieur le Ministre-Président, quand on a 51 000 ménages bruxellois sur liste d’attente, vous dispenser par dogmatisme du soutien du secteur privé. Vous le savez très bien puisque vous l’avez certainement lu dans les recommandations d’un spending review externe que votre Gouvernement à lui-même commandé.

     

    Le parc de logement social, c’est comme un mix énergétique : il faut un peu de tout pour que ça marche. Les solutions existent ! Il faut entretenir le parc de logements sociaux, privilégier l’acquisition du logement clé sur porte, mais aussi, et surtout développer l’AIS ! C’est du Win-Win-Win : Win pour les demandeurs, qui ne sont plus logés dans des tours, mais éparpillés dans toutes les communes. Win pour les bailleurs, qui touchent certes moins d’argent, mais qui reçoivent la garantie des pouvoirs publics que le loyer sera payé en temps et en heure. Et Win pour vous, chers membres du Gouvernement, qui venez de trouver une solution efficace et bon marché pour loger les ménages en situation de précarité.

     

    Bruxelles mérite mieux. 

     

    J’ai aussi rencontré Adam, il attend une meilleure offre de transports en commun avant d’abandonner sa voiture

     

    Comment ne pas parler de Good Move Monsieur le Ministre Président ? Vous avez construit, à coup de blocs de béton, un mur toujours plus important entre les citoyens selon qu’ils utilisent ou non un vélo ou une voiture. À l’heure de la multimodalité, la politique que vous menez oppose les Bruxellois. On peut pourtant être cycliste ET automobiliste… En quoi vouloir des pistes cyclables sécurisées serait incompatible avec davantage de fluidité pour les automobilistes sur les axes structurants ?

     

    La colère gronde, car elle provient de l’incompréhension. L’adhésion se construit et ne s’impose pas. Good Move prévoit pourtant la création d’une charte de participation citoyenne pour accompagner les projets de mobilité et d’espace public. Pourtant, qu’il s’agisse de la maille à Cureghem, de celle de Jette ou du Pentagone, les habitants, les commerçants, les services de secours, les partenaires sociaux déplorent tous de n’être, ni consultés ni écoutés.

     

    Que dire encore du manque de coordination des chantiers, là encore prérequis qui figure dans Good Move ? La Ministre de la mobilité qualifiait encore la coordination d’insuffisante en septembre dernier, mais qu’à cela ne tienne, cela ne vous empêchera pas de tout faire en même temps, des travaux dans le tunnel Trône au réaménagement de la Gare Centrale en passant par la maille Pentagone. Osiris, une plateforme du Gouvernement qui doit servir à coordonner les chantiers sur le territoire bruxellois, n’est toujours pas accessible au public et l’ordonnance n’est toujours pas correctement appliquée, à qui la faute ?

     

    Bruxelles mérite mieux.

     

    J’ai aussi rencontré Chloé. Elle veut plus d’action pour le climat et est scandalisée de voir sa facture d’énergie exploser.

     

    Je lui ai expliqué que la priorité est d’agir sur l’isolation des bâtiments pour réduire ses besoins en énergie, sur l’installation de système de chauffage performant (décarboné) et sur le développement des sources d’énergie renouvelable.  60% des émissions C02 proviennent du chauffage de bâtiment. D’ailleurs, sur ce point, le groupe MR déplore l’inaction des Gouvernements qui depuis 15 ans n’ont pas mené les politiques structurelles ciblées pour avancer sur ce qui nous aurait aujourd’hui permis de réduire notre dépendance énergétique. 

     

    Aujourd’hui, en pleine crise énergétique, après 3 ans de travail, ce que vous appelez la stratégie « Rénolution » ne constitue toujours pas un vrai plan d’action, coordonné, concret, cohérent et chiffré. Il ne permet pas d’atteindre une trajectoire de réduction de nos consommations d’énergie fossile et de nos émissions de gaz à effet de serre à suivre d’ici 2050.

     

    Votre stratégie Rénolution ? Bruxelles mérite mieux.

     

    Entretemps, la situation est urgente. Il faut des mesures rapides à mettre en œuvre et qui ont des effets directs. Il faut des politiques d’aides ciblées pour permettre aux ménages les plus vulnérables, mais aussi ceux issus de la classe moyenne qui n’ont encore jamais franchi la porte d’un CPAS, aux indépendants de faire face à l’augmentation de leurs factures.

     

    Les CPAS, surchargés (une grève est annoncée), ne vont pas pouvoir à eux seuls gérer les demandes d’aides de l’ensemble des ménages bruxellois qui sont ou seront en difficulté de paiement. Pourquoi faire tout reposer sur leurs épaules ? Vu l’urgence, il faut travailler avec les outils existants. Une piste que nous proposons d’explorer, c’est de passer par le canal Brugel. Il faut simplifier l’octroi du statut de client protégé. Cela aurait l’avantage d’accorder ce droit sur base d’un critère de revenu, indépendamment d’un statut social, et sans passer par une enquête et un suivi social du client.

     

    Quand j’entends vos déclarations d’hier, j’en reste bouche bée. Vous travaillez sur la mise en place d’un fournisseur de dernier ressort ? Une question Monsieur le Ministre-Président, avant d’avoir un fournisseur de dernier ressort, ne serait-il pas plus judicieux d’avoir plus de deux fournisseurs sur le marché ? De sorte que le citoyen puisse faire un véritable choix avant de tomber dans « une solution de dernier ressort »…

     

    Les Bruxellois et les Bruxelloises méritent mieux.

     

    J’ai rencontré Redouane qui attend plus de facilités pour lancer son entreprise. J’ai aussi rencontré Quentin, qui cherche une place de formation dans un métier d’avenir.

     

    J’ai été incapable en l’état de les rassurer sur l’avenir économique de la Région. Au deuxième trimestre 2022, le taux de chômage culmine à 12% à Bruxelles, contre 8,6% en Wallonie et seulement 3,1% en Flandre. Bruxelles reste la Région de Belgique avec le plus fort taux de chômage.

     

    Bruxelles détient également la médaille d’or du plus grand taux de jeunes de 15 à 24 ans qui n’exercent aucun emploi et ne suivent aucun enseignement ni aucune formation (NEET’s) : en 2021, ce taux était de presque 10% à Bruxelles, 6% en Flandre et 9% en Wallonie. De plus, 113 métiers ont été identifiés en 2022 comme fonctions critiques pour lesquelles les employeurs peinent à recruter.

     

    En 2021, 3119 entreprises ont quitté la Région Bruxelloise. Si on retire de ce nombre celles qui sont venues d’une autre Région pour s’installer ici, on obtient un solde de – 1016 entreprises. Ce solde est en constante augmentation : il était de – 442 entreprises il y a 10 ans, en 2011. Le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés est de 88.086 personnes, parmi ceux-ci, 48,4% d’entre eux sont inoccupés depuis plus de 2 ans. Sur les 10 communes ayant le plus bas revenu moyen par habitant, 6 sont en Bruxelles.

     

    En 2020, 40.904 personnes ont quitté la Région de Bruxelles-Capitale. Le solde migratoire sans compter les migrations internationales est de -17.319 personnes. Ce solde était de – 12946 il y a dix ans, en 2010. En d’autres termes, en plus de se vider de ses entreprises, Bruxelles se vide de ces habitants ! Et qui est-ce qui quitte Bruxelles et rejoint chaque année une autre Région ? C’est la classe moyenne.

     

    En matière de développement territorial, Monsieur le Ministre-Président, force est de constater que la plupart des zones de développement majeures identifiées par le Plan régional de développement durable (PRDD) connaissent de sérieux enlisements. Les délais d’obtention des permis d’urbanisme battent quant à eux tous les records : 5 ans et 9 mois ! Et 60% des grands projets seraient désormais frappés de recours !  Ces délais bloquent tous les grands projets et font fuir les investisseurs.

     

    Quand on constate le chaos actuel que vivent certains quartiers, je pense en particulier aux alentours de la gare du Nord dont les habitants ont exprimé récemment leur ras-le-bol de l’inertie des pouvoirs publics, le MR considère qu’il est intolérable de s’opposer à la transformation urbaine des quartiers populaires et à leur embellissement. En agitant le fantôme de la gentrification, la gauche entrave le renouvellement qualitatif de la vie en ville.

     

     

    Bruxelles mérite mieux. Beaucoup mieux. Tellement mieux.

     

    Et pourtant… si je prends acte des annonces du Gouvernement relatives au budget, je doute que la situation s’améliore en 2023. Plusieurs Ministres voient leurs enveloppes budgétaires augmentées,  mais aucune réforme n’est menée alors que la trajectoire budgétaire de la Région ne cesse de se dégrader. Pourtant, le Ministre des Finances avait annoncé des efforts dans chaque portefeuille ministériel pour redresser la situation dans le cadre du Plan pluriannuel, où sont-ils ?

     

    La situation budgétaire de la Région se dégrade depuis 2016 et l’endettement ne cesse de croître. Avec 4,6 milliards de dettes en 2016, le Gouvernement bruxellois va tripler sa dette avant la fin de la législature (14 milliards selon une récente étude du CERPE). La stratégie d’endettement n’est pas un mal en soi si l’endettement vise à mener des politiques d’investissements vertueux qui permettent d’améliorer la qualité de vie en ville et de stopper l’exode urbain. Il n’en est rien aujourd’hui. Le Gouvernement s’endette pour financer des dépenses courantes, car il est incapable de faire des choix.

     

    En plus d’un manque de vision, on voit aussi clairement un manque d’ambitions. Le tourisme est l’exemple parfait ! Vous parliez hier des « deux années de crise sans précédent ». Alors, oui, le Covid a été difficile pour tout le monde, mais la relance touristique a été clouée au sol par un manque d’imagination du Gouvernement. La Wallonie s’est, en l’espace de quelques mois, construit une toute nouvelle image de marque, qui montrait aux Belges qu’il est tout à fait possible de changer d’air en restant en Belgique. Bruxelles est resté au balcon, sans promouvoir le tourisme local et de loisirs, comme ce fut le cas en Wallonie.

     

    D’ailleurs la situation se répète… Vous disiez justement hier « le tourisme d’affaires se porte bien, mais n’a pas encore retrouvé ses couleurs d’avant la pandémie ». Mais quelle est votre stratégie ? Quelles sont vos ambitions ? Qu’allez-vous mettre en place pour que le secteur du tourisme d’affaires se dynamise encore plus ? Bruxelles mérite mieux.

     

    Dans ce Parlement, le groupe MR est la première force de propositions. Si nous le sommes, c’est parce que nous sommes convaincus que Bruxelles mérite mieux. Plus qu’une gestion à la petite semaine, Bruxelles mérite qu’on lui donne un cap :

    • Nous voulons des critères plus justes pour l’attribution du logement social. Ils doivent être attribués en fonction des revenus réels pour aider les familles les plus pauvres. Il ne faut plus attendre de construire du logement neuf, mais travailler main dans la main avec le secteur privé et développer les AIS.
    • Nous voulonsdes actions fermes contre la malpropreté et les trafics de drogues. Il faut plus de sanctions et plus de police de proximité.
    • Nous voulons protéger la biodiversité en ville, et végétaliser les toits des bâtiments publics et préserver les derniers espaces naturels plutôt que les bétonniser.
    • Nous voulons un plus grand coup de pouce pour acheter un logement. Il faut une baisse des droits d’enregistrement de 12,5% à 10% et jusqu’à 5% en cas de rénovation énergétique. Bruxelles a aussi besoin d’une vraie stratégie pour rénover et isoler rapidement son bâti. Renforçons les primes, généralisons les prêts à taux 0%, accélérons les permis, c’est une nécessité absolue !
    • Nous voulons que les Bruxellois puissent se déplacer rapidement en transport en commun. Il faut améliorer les horaires en journée, le week-end, le soir, la nuit : bref tout le temps ! Il faut étendre le réseau de métro, développer de nouvelles lignes bus : Il faut une offre, une vraie offre, une offre crédible !
    • Nous voulons un Bruxelles qui travaille ! Finançons en priorité les formations qui donnent accès à un job, développons les alternances avec les entreprises et garantissons l’apprentissage du français et du néerlandais ! Il faut aussi encourager l’entrepreneuriat, renforcer l’accompagnement personnalisé et valoriser le statut d’étudiant-entrepreneur.

    Monsieur le Ministre-Président, Mesdames et Messieurs les Ministres et Secrétaires d’État, Bruxelles mérite mieux. Mieux que ce que votre Gouvernement propose.

     

    Aujourd’hui, « Non seulement nous sommes tous embarqués sur le même bateau, mais nous avons tous le mal de mer. » Le groupe MR n’espère plus qu’une chose : que le bateau se maintienne à flot jusqu’à 2024. Un nouvel équipage pourrait monter à bord et mettre le cap à tribord !

     

     

  • Le MR veut réduire l’impact social et économique de la crise énergétique sur les ménages et entreprises de la Région de Bruxelles-Capitale

    Le MR veut réduire l’impact social et économique de la crise énergétique sur les ménages et entreprises de la Région de Bruxelles-Capitale

    « La Région bruxelloise ne peut plus rester au balcon des augmentations drastiques des prix du gaz et de l’électricité. Le Gouvernement bruxellois a des leviers importants. Il est grand temps qu’il se porte au chevet des ménages et des entreprises frappés par la crise énergétique. Élaborer un plan d’action régional pour leur venir en aide est notre devoir politique. » commente Alexia Bertrand.

     

    Il est grand temps que le Gouvernement bruxellois se porte au chevet des ménages et entreprises frappés par la crise énergétique. Il en a les moyen et leur venir en aide est notre devoir politique.

    Dans ce contexte d’envolée inédite des prix de l’énergie, la facture de gaz pèse actuellement près de 72 milliards sur notre PIB belge de 500 milliards. Cela représente entre 14 à 15 % du PIB, rien que pour couvrir la facture de gaz.

     

    Si l’Etat et la Région bruxelloise ne pourront pas compenser l’intégralité des pertes, ils ont le devoir d’éviter un appauvrissement massif de la population ainsi qu’une vague de faillites et de licenciements.

     

    Constat spécifique à la Région bruxelloise

     

    A Bruxelles, le prix de l’électricité pour les ménages a augmenté de + 99 % de février 2021 à février 2022, soit la plus forte augmentation des 27 capitales européennes – bien loin devant Amsterdam (+ 64 %) ou Paris (+ 13 %).

     

    L’économie bruxelloise dépend davantage de l’électricité et du pétrole que dans les deux autres Régions. Entre 2019 et 2021, la part des coûts énergétiques dans le chiffre d’affaires y a ainsi augmenté de 44 %, contre 32 % dans le reste de la Belgique. Après le secteur du transport subventionné, l’industrie manufacturière est le deuxième secteur le plus dépendant aux produits énergétiques : elle comprend notamment l’industrie alimentaire (bouchers, abattoirs, chocolatiers, boulangers), qui nécessite une consommation énergétique particulièrement importante, ou encore l’industrie de l’imprimerie.

     

    Les services aux personnes sont également touchés de plein fouet : coiffeurs, salons de beauté, blanchisseries, sans oublier l’HoReCa, qui a un poids considérable dans l’économie régionale.

     

    Or, il s’avère qu’au-delà des compétences fédérales et européennes, la Région bruxelloise dispose de multiples leviers pour maîtriser les effets de la crise énergétique.

     

    Objectifs directeurs de la proposition de résolution

     

    • À court terme: des aides économiques et sociales ciblées au profit des ménages vulnérables et de la classe moyenne ainsi que pour les PME et les indépendants bruxellois ;

     

    • À moyen terme: plusieurs mesures visant à diminuer la consommation d’énergie avec un double gain : baisser la facture et diminuer l’empreinte environnementale de la Région ;

     

    Détails du Plan d’action et des mesures concrètes que le MR demande à la Région bruxelloise d’implémenter à court et moyen terme :

     

    1. Mesures urgentes à court terme:

     

    1. Simplifier les procédures d’octroi du statut de client protégé pour le rendre plus accessible aux ménages en difficulté :

     

    • Pour les ménages: privilégier l’accès à ce statut via BRUGEL qui l’octroie sur la base d’un critère « revenus » (et donc plus juste socialement) ;

     

    • Comme le pointe BRUGEL, « le nombre de clients protégés suit une tendance nette à la baisse (depuis 2012) et reste trop peu élevé par rapport au nombre de limiteurs de puissance installés (environ 27.000 – 5,5 % des ménages bruxellois) ou au nombre de ménages touchés par la précarité énergétique mesurée (environ 75.000 ménages – 14,4 % des ménages bruxellois). En somme, les clients protégés ne représentent que 0,4 % des ménages bruxellois. »

     

    • Pour les indépendants, les PME et travailleurs en difficulté: instaurer un statut de client protégé temporaire pour « crise énergétique »

     

    • Concrètement ce statut serait accessible aux Bruxellois qui ont reçu une mise en demeure de leur fournisseur d’énergie et qui bénéficient ou ont bénéficié du chômage temporaire « énergie » pendant minimum 14 jours ;
    • aux indépendants qui bénéficient ou ont bénéficié du droit passerelle en raison de leur facture énergétique.
    • Ce statut leur permettra de bénéficier du tarif social pendant un an à partir de la date d’octroi et ainsi éviter temporairement la procédure de recouvrement de leur fournisseur commercial. Ce statut les protège également de la coupure

     

    1. Diminuer les prix en augmentant l’offre et en faisant jouer la concurrence sur le marché de l’énergie (3 fournisseurs seulement)
      • Notamment en simplifiant la procédure trop lourde de résiliation des contrats
      • En rendant le statut de client protégé plus accessible plus rapidement (voir supra) et éviter un emballement de la dette et les surcoûts devant la justice de paix

     

    1. Soutien aux PME et TPE
      • Instaurer un mécanisme conditionné d’aides directes aux entreprises sensibles à l’évolution des prix de l’énergie

     

    • Une prime plafonnée pour les entreprises dont le coût énergétique dépasse 8 % de leur chiffre d’affaires, afin de prendre en charge les couts énergétique à compter du dépassement de 100 % du montant de la facture de régularisation de l’année de référence 2021.

     

    • Ouverture d’une ligne téléphonique spécifique pour les indépendants et les entreprises chez Homegrade
    • Introduire des prêts à taux préférentiel pour l’acquisition d’outils de production moins énergivores via Finances.brussels
    • Modification de la taxe sur les surfaces non-résidentielles (modification des plafonds)

     

    1. Mesures complémentaires à moyen terme:

     

    Nous voulons améliorer la performance énergétique des bâtiments via l’isolation, des systèmes de chauffage performants et décarbonés, l’énergie renouvelable et agir en priorité sur les logements de personnes aux revenus modestes.

    1. Améliorer la Performance énergétique des bâtiments
      • Isolation de l’enveloppe des bâtiments
      • Installation de système de chauffage performant et décarboné
      • Développement des sources d’énergie renouvelable
      • Plan régional de communication massif
      • Agir en priorité sur les logements des personnes aux revenus modestes
      • Mise en œuvre de mécanismes rendant l’investissement plus attractif
        • Pour moitié sous forme d’aide financière directe (primes, réduction IPP, réduction précompte immobilier pour travaux de rénovation PEB
        • Pour moitié sous forme de prêt à taux très bas
      • Inciter les propriétaires-bailleurs à investir dans la PEB de leur immeuble
        • Par le transfert d’une partie des gains du locataire vers le bailleur, notamment via une charge locative
      • Inciter les copropriétés à la rénovation énergétique en
        • Proposant un accompagnement à toutes les étapes d’un projet de rénovation
        • Cartographiant les entrepreneurs spécialisés pour la rénovation des copros
        • Proposant un financement, par exemple via le tiers-investissement
        • Facilitant les prêts bancaires aux copropriétés
        • Amplifiant le développement des communautés d’énergie

     

    1. Améliorer les certificats PEB, qui sont une sous-estimation de la qualité énergétique réelle
      • Revoir le contenu du certificat avec des recommandations claires et objectives
      • Lui permettre de mesurer les émissions réelles de CO2 ventilées par type d’appareil
      • Revoir la méthodologie de calcul qui aboutit à un résultat non conforme

     

    1. Réorienter les moyens de financement du mécanisme des certificats verts pour plus d’efficience
      • Proposer un moratoire sur le mécanisme actuel du certificat vert
      • Réallocation des moyens destinés à soutenir l’installation de panneaux photovoltaïques
      • Investir les moyens dégagés vers les politiques de rénovation et d’amélioration PEB

     

     

  • Diminuer l’impact social et économique de la crise énergétique sur les ménages et entreprises

    Diminuer l’impact social et économique de la crise énergétique sur les ménages et entreprises

    « La Région bruxelloise ne peut plus rester au balcon des augmentations drastiques des prix du gaz et de l’électricité. Le Gouvernement bruxellois a des leviers importants. Il est grand temps qu’il se porte au chevet des ménages et des entreprises frappés par la crise énergétique. Élaborer un plan d’action régional pour leur venir en aide est notre devoir politique. » commente Alexia Bertrand

     

    Introduction

    Dans ce contexte d’envolée inédite des prix de l’énergie, la facture de gaz pèse actuellement près de 72 milliards sur notre PIB belge de 500 milliards. Cela représente entre 14 à 15 % du PIB, rien que pour couvrir la facture de gaz.

    Si l’Etat et la Région bruxelloise ne pourront pas compenser l’intégralité des pertes, ils ont le devoir d’éviter un appauvrissement massif de la population ainsi qu’une vague de faillites et de licenciements.

    Constat spécifique à la Région bruxelloise

    A Bruxelles, le prix de l’électricité pour les ménages a augmenté de + 99 % de février 2021 à février 2022, soit la plus forte augmentation des 27 capitales européennes – bien loin devant Amsterdam (+ 64 %) ou Paris (+ 13 %).

    L’économie bruxelloise dépend davantage de l’électricité et du pétrole que dans les deux autres Régions. Entre 2019 et 2021, la part des coûts énergétiques dans le chiffre d’affaires y a ainsi augmenté de 44 %, contre 32 % dans le reste de la Belgique. Après le secteur du transport subventionné, l’industrie manufacturière est le deuxième secteur le plus dépendant aux produits énergétiques : elle comprend notamment l’industrie alimentaire (bouchers, abattoirs, chocolatiers, boulangers), qui nécessite une consommation énergétique particulièrement importante, ou encore l’industrie de l’imprimerie.

    Les services aux personnes sont également touchés de plein fouet : coiffeurs, salons de beauté, blanchisseries, sans oublier l’HoReCa, qui a un poids considérable dans l’économie régionale.

    Or, il s’avère qu’au-delà des compétences fédérales et européennes, la Région bruxelloise dispose de multiples leviers pour maîtriser les effets de la crise énergétique.

    Objectifs directeurs de la proposition de résolution

    • À court terme: des aides économiques et sociales ciblées au profit des ménages vulnérables et de la classe moyenne ainsi que pour les PME et les indépendants bruxellois ;
    • À moyen terme: plusieurs mesures visant à diminuer la consommation d’énergie avec un double gain : baisser la facture et diminuer l’empreinte environnementale de la Région ;

    Détails du Plan d’action et des mesures concrètes que le MR demande à la Région bruxelloise d’implémenter à court et moyen terme :

    1. Mesures urgentes à court terme:

    1. Simplifier les procédures d’octroi du statut de client protégé pour le rendre plus accessible aux ménages en difficulté :
    • Pour les ménages: privilégier l’accès à ce statut via BRUGEL qui l’octroie sur la base d’un critère « revenus » (et donc plus juste socialement) ;
    • Comme le pointe BRUGEL, « le nombre de clients protégés suit une tendance nette à la baisse (depuis 2012) et reste trop peu élevé par rapport au nombre de limiteurs de puissance installés (environ 27.000 – 5,5 % des ménages bruxellois) ou au nombre de ménages touchés par la précarité énergétique mesurée (environ 75.000 ménages – 14,4 % des ménages bruxellois). En somme, les clients protégés ne représentent que 0,4 % des ménages bruxellois. »
    • Pour les indépendants, les PME et travailleurs en difficulté: instaurer un statut de client protégé temporaire pour « crise énergétique »
    • Concrètement ce statut serait accessible aux Bruxellois qui ont reçu une mise en demeure de leur fournisseur d’énergie et qui bénéficient ou ont bénéficié du chômage temporaire « énergie » pendant minimum 14 jours ;
    • aux indépendants qui bénéficient ou ont bénéficié du droit passerelle en raison de leur facture énergétique.
    • Ce statut leur permettra de bénéficier du tarif social pendant un an à partir de la date d’octroi et ainsi éviter temporairement la procédure de recouvrement de leur fournisseur commercial. Ce statut les protège également de la coupure
    1. Diminuer les prix en augmentant l’offre et en faisant jouer la concurrence sur le marché de l’énergie (3 fournisseurs seulement)
      • Notamment en simplifiant la procédure trop lourde de résiliation des contrats
      • En rendant le statut de client protégé plus accessible plus rapidement (voir supra) et éviter un emballement de la dette et les surcoûts devant la justice de paix
    1. Soutien aux PME et TPE
      • Instaurer un mécanisme conditionné d’aides directes aux entreprises sensibles à l’évolution des prix de l’énergie
    • Une prime plafonnée pour les entreprises dont le coût énergétique dépasse 8 % de leur chiffre d’affaires, afin de prendre en charge les couts énergétique à compter du dépassement de 100 % du montant de la facture de régularisation de l’année de référence 2021.
    • Ouverture d’une ligne téléphonique spécifique pour les indépendants et les entreprises chez Homegrade
    • Introduire des prêts à taux préférentiel pour l’acquisition d’outils de production moins énergivores via Finances.brussels
    • Modification de la taxe sur les surfaces non-résidentielles (modification des plafonds)

     

    2. Mesures complémentaires à moyen terme:

    1. Améliorer la Performance énergétique des bâtiments
      • Isolation de l’enveloppe des bâtiments
      • Installation de système de chauffage performant et décarboné
      • Développement des sources d’énergie renouvelable
      • Plan régional de communication massif
      • Agir en priorité sur les logements des personnes aux revenus modestes
      • Mise en œuvre de mécanismes rendant l’investissement plus attractif
        • Pour moitié sous forme d’aide financière directe (primes, réduction IPP, réduction précompte immobilier pour travaux de rénovation PEB
        • Pour moitié sous forme de prêt à taux très bas
      • Inciter les propriétaires-bailleurs à investir dans la PEB de leur immeuble
        • Par le transfert d’une partie des gains du locataire vers le bailleur, notamment via une charge locative
      • Inciter les copropriétés à la rénovation énergétique en
        • Proposant un accompagnement à toutes les étapes d’un projet de rénovation
        • Cartographiant les entrepreneurs spécialisés pour la rénovation des copros
        • Proposant un financement, par exemple via le tiers-investissement
        • Facilitant les prêts bancaires aux copropriétés
        • Amplifiant le développement des communautés d’énergie
    1. Améliorer les certificats PEB, qui sont une sous-estimation de la qualité énergétique réelle
      • Revoir le contenu du certificat avec des recommandations claires et objectives
      • Lui permettre de mesurer les émissions réelles de CO2 ventilées par type d’appareil
      • Revoir la méthodologie de calcul qui aboutit à un résultat non conforme
    1. Réorienter les moyens de financement du mécanisme des certificats verts pour plus d’efficience
      • Proposer un moratoire sur le mécanisme actuel du certificat vert
      • Réallocation des moyens destinés à soutenir l’installation de panneaux photovoltaïques
      • Investir les moyens dégagés vers les politiques de rénovation et d’amélioration PEB

     

    Retrouvez la Proposition de Résolution complète ici

  • Allouer le million pour NewB aux indépendants et PME

    Allouer le million pour NewB aux indépendants et PME

    Le MR souhaite que le million d’euros proposé par la Secrétaire ‘Etat à la Transition économique Barbara Trachte (Ecolo) à NewB soit attribué aux PME qui souffrent durant cette crise énergétique.

    Aider les PME

    Jeudi dernier, la secrétaire d’Etat à la Transition économique Barbara Trachte (Ecolo) a proposé au gouvernement de soutenir la recapitalisation de la banque coopérative, déjà déficitaire peu après son lancement, NewB à hauteur d’un million d’euros… Le gouvernement bruxellois nous annonce d’une part être en difficulté pour confectionner son budget 2023 mais trouve un million d’autre part pour une banque qui ne fonctionne pas. Pour Alexia Bertrand : « en période de disette budgétaire, il y a clairement d’autres priorités pour Bruxelles ».

    Il est temps que le Gouvernement Vervoort se porte au chevet de l’économie réelle plutôt que d’injecter de l’argent public à fonds perdus dans une activité bancaire qui n’est pas rentable car elle ne compte pas assez de clients. La position de la secrétaire d’État Ecolo est plus partisane qu’objective.

    Des aides directes pour les indépendants

    « Nous réclamons depuis des semaines, des aides directes pour soutenir les indépendants et les PME face à la crise énergétique d’une ampleur sans précédent. Cette compétence relève de la Région bruxelloise et nous ne voyons rien venir« , ajoute Clémentine Barzin.

    Les deux mandataires libérales estiment, que ce million serait mieux dépensé en soutien aux indépendants et PME, sous forme, soit d’aides directes liées à la crise de l’énergie, même si un million ne sera pas suffisant, soit, d’affectation à d’autres politiques de soutien aux indépendants et aux PME, comme les mécanismes de prêts et de soutien à leur trésorerie en ces temps difficiles.

  • Chaos dans le quartier Nord de Bruxelles : une vision politique pour le transformer

    Chaos dans le quartier Nord de Bruxelles : une vision politique pour le transformer

    Le quartier Nord est plus que jamais confronté à de graves problèmes : faits de violence quotidiens, deals et consommation de drogues dures en rue, saleté extrême et généralisée, racket…Habitants, commerçants, travailleurs, acteurs associatifs de ce quartier, rêvé jadis par les pouvoirs publics comme cité « canon » de l’architecture moderne, n’en peuvent plus. À bout, ils tiraient ce mercredi la sonnette d’alarme dans une carte blanche[1].

     

    Comment en est-on arrivé là ? Comment expliquer une telle dégradation de la qualité de vie dans ce quartier, situé à moins d’un kilomètre du centre-ville de Bruxelles ? Quelle vision d’avenir pour ramener de la sérénité et de la convivialité au sein d’un quartier qui est devenu l’un des plus compliqués de notre ville-Région ?

    L’histoire contemporaine du quartier Nord est le fruit de décisions urbanistiques prises dans les années 1960, qui ambitionnaient d’en faire un quartier d’affaires de premier plan, sur le modèle des « financial districts » américains, avec ses gratte-ciels et ses grandes routes urbaines, supposées le rendre aisément accessible depuis les quatre coins du pays.

    On parle alors de « projet Manhattan » pour qualifier ce qui doit devenir un quartier ultra-moderne et agréable pour les dizaines de milliers d’employés des futurs bureaux. La mise en œuvre de ce projet entraîne l’expropriation d’habitants ainsi que la démolition de leurs immeubles considérés, souvent injustement, comme sales et vétustes.

    Dans les années 1970, la crise économique frappe notre pays et stoppe l’ambition de ce vaste programme urbain : plusieurs projets sont abandonnés, laissant derrière eux un quartier inabouti, marqué en plusieurs endroits par des chancres urbain et par une impression de trous béants dans la ville.

    Malgré une relance partielle dans les années 1980, le quartier demeure inachevé et dysfonctionnel à plusieurs niveaux. La présence importante de la prostitution et le phénomène de déplacement de populations précarisées, dont un certain nombre de transmigrants, complexifie le climat social dans le quartier.

    Ces dernières années, les conditions de vie du quartier se sont dégradées à une grande vitesse : le vide locatif des surfaces de bureaux et des commerces, encore renforcé par la pandémie et la généralisation du télétravail dans la période postpandémique, a entraîné une diminution du contrôle social.

    Cette perte de contrôle social a entraîné l’augmentation des trafics de drogue et de différents actes de violence, avec un sentiment d’impunité manifeste qui renforce encore le sentiment d’insécurité des habitants et des passants.

    Face à ces constats, face aux différents cris d’alarmes envoyés ces dernières années par différents collectifs d’habitants et d’associations présentes dans le quartier, le politique ne peut plus rester muet : il revient de sa responsabilité de proposer une vision d’avenir concrète et encourageante pour le quartier Nord.

    Cette vision passe par trois axes majeurs.

    1. La création d’un véritable quartier urbain multifonctionnel

    La logique de monofonctionnalité voulue dans les années 1960, dont le projet Manhattan fut le prototype avec une programmation exclusivement réservée au secteur des bureaux, doit définitivement être abandonnée. La pratique a démontré que lorsque le quartier Nord est uniquement dédié aux bureaux, il devient bien moins fréquenté en dehors des heures de travail, renforçant le sentiment d’insécurité en soirée, avec toute une série de personnes errantes, hélas souvent droguées.

    Il s’agit donc de promouvoir une diversité de fonctions. Outre les bureaux présents, il faut y construire des logements qualitatifs, y favoriser l’implantation de commerces, d’établissements HoReCa et construire de nouveaux équipements sportifs et de loisirs, afin de créer un nouveau dynamisme urbain. Pour viabiliser ces changements, nous devons favoriser la création dans les tours de bureaux existantes de rez-de-chaussée commerciaux ou destinés aux cafés et aux restaurants, ce qui renforcera l’animation du quartier, y compris en soirée.

    Le projet ZIN, qui remplacera prochainement les anciennes tours du Word Trade Center, en offrant un nouvel espace verdurisé de 14 étages destiné aux bureaux, mais aussi à l’hôtellerie et aux logements de qualité, s’inscrit dans cette dynamique de renouveau que le MR soutient.

    Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’en rester là : le politique doit non seulement soutenir, mais également initier un véritable bouleversement urbanistique dans le quartier.

    Or, dans le discours des partis à gauche du spectre politique, on constate encore trop souvent une réticence, voire un refus catégorique de travailler avec le secteur privé, comme si celui-ci n’avait pas de rôle à jouer dans l’amélioration des conditions de vie des Bruxellois. Au contraire, nous pensons que pour passer de l’incantation à l’action, il est indispensable que les acteurs privés, publics et associatifs travaillent main dans la main pour aboutir à de nouvelles programmations urbaines concertées.

    C’est la raison pour laquelle nous soutenons pleinement les initiatives comme celle d’Up4North, ASBL créée en 2016 afin de réunir les grandes entreprises, les associations et les comités de quartier présents dans le quartier Nord, dans l’objectif de le transformer en un véritable morceau de ville, mixte et agréable pour tous.

    Les autorités politiques bruxelloises doivent se montrer davantage proactives, en mettant leurs stéréotypes de côté, en faisant confiance aux partenaires privés et en devenant elles-mêmes les initiatrices de pareilles « coalitions de développement ».  Cela demandera de la part des autorités publiques une accélération de la délivrance des permis d’urbanisme pour les grands projets, bien plus lents à Bruxelles que dans les deux autres Régions…

    Nous pensons aussi qu’il est primordial de rendre le quartier plus attractif pour les classes moyennes bruxelloises, en proposant du logement qualitatif, parfois de standing, et toute une nouvelle programmation socio-culturelle. Ces changements seront positifs pour l’ensemble du quartier et de ses habitants.

    À nouveau, nous nous opposons frontalement aux idéologies de gauche (voire d’extrême gauche), qui prônent systématiquement l’opposition à tout projet d’embellissement sous prétexte que ceux-ci ne répondraient pas aux besoins des habitants. Cette logique de raisonnement aboutit à un enfermement social qui se matérialise par la création de ghettos, dans lesquels plus aucune mixité et émancipation sociale n’ont droit de cité.

    Nous pensons pour notre part que la pauvreté n’est pas une vocation ni une fatalité : nous devons créer une nouvelle configuration urbaine qui donnera envie aux familles de la classe moyenne de s’installer à Bruxelles, y compris – et peut-être surtout – dans les quartiers populaires.

    Il importe également de veiller à ce que les jeunes du quartier puissent bénéficier d’activités extrascolaires en suffisance, dont des Maisons de jeunes, des écoles de devoirs et des infrastructures sportives. Outre l’aspect émancipateur et social pour les jeunes, cela permet d’éviter qu’ils traînent dans la rue dès le plus jeune âge. Les politiques de formation et d’emploi doivent y être renforcées. Le taux de chômage y reste dramatiquement élevé. Ce n’est pas une fatalité.

    Depuis une dizaine d’années, les associations interpellent les politiques sur le phénomène d’errance, en particulier chez les jeunes. La Ville de Bruxelles et la Région doivent en faire une priorité. Ce n’est pas la construction d’un grand centre de consommation de drogue qui permettra de répondre aux défis. Au contraire, il pourrait avoir comme conséquence de concentrer encore davantage les problèmes dans ce quartier qui abrite un public largement fragilisé. Nous plaidons pour une présence sociale renforcée, dans la rue, comme dans les lieux d’accueil existants mais aussi pour un trajet de prise en charge de personnes à la santé mentale affaiblie. Il faut pouvoir aider directement les plus vulnérables, parfois sans abri et sans ressource.

     

    2. La sécurité comme condition essentielle d’une meilleure qualité de vie

    Nous ne le rappellerons jamais assez : au MR, nous sommes convaincus que la sécurité est une condition essentielle de la vie en société. Il n’est d’ailleurs pas concevable de vouloir mener une politique visant à attirer les familles de la classe moyenne dans le quartier, sans investissements massifs pour garantir la sécurité des actuels et des futurs résidents.

    Pour ce faire, il est primordial de renforcer la présence sur le terrain de patrouilles policières et de gardiens de la paix : cela renforcera le sentiment de sécurité et augmentera le contrôle social au sein du quartier.

    Au niveau du fédéral, nous plaidons depuis longtemps pour que certains délits puissent être poursuivis dans le cadre d’une comparution immédiate devant la justice, afin de réprimer rapidement les faits de violence (en flagrant délit par exemple) et de diminuer le sentiment d’impunité beaucoup trop présent dans les rues les plus sombres de notre capitale.

    Si la gestion des zones de police constitue avant tout une compétence communale, la Région bruxelloise ne pourra plus rester indéfiniment au balcon des graves agressions physiques et verbales qui surviennent chaque jour.

    Lors de la sixième réforme de l’État, la Région bruxelloise a hérité de nouvelles compétences dans le domaine de la sécurité. Le rôle du Ministre-Président comme « super coordinateur » de la politique de sécurité a été renforcé ainsi qu’en matière de formation et de recrutement pour améliorer la proximité et la stabilité des agents bruxellois.  Le Ministre-Président est chargé depuis lors de veiller au maintien de l’ordre public (à savoir la tranquillité, la sûreté et la salubrité) en coordination avec les communes et peut à cet effet faire appel à la Police fédérale. Ces nouvelles responsabilités ont abouti à l’adoption d’un Plan Global de Sécurité et de Prévention pour la Région bruxelloise, qui peut désormais prendre l’initiative de coordonner, en collaboration avec les autres autorités compétentes, l’élaboration d’axes politiques concernant la sécurité en ce compris dans les stations, sites souterrains et surfaces destinées aux transports publics.

    Des outils existent donc bel et bien et le Ministre-Président s’est vu confier un rôle important qu’il doit incarner avec les 19 communes de la capitale. Bientôt, un avant-projet de loi en cours d’élaboration au niveau fédéral, devrait encore accroître ce rôle en cas de problèmes de sécurité exceptionnels, aigus ou inattendus, qui dépassent les limites d’une zone de police par exemple.

    Au sein du quartier Nord, qui se situe à cheval entre les communes de Bruxelles-Ville, de Saint-Josse et de Schaerbeek – complexifiant actuellement la coordination des opérations de sécurité dans la zone, cette fortification de la fonction du Ministre-Président pourrait jouer un rôle clé… à condition que l’occasion soit saisie par celle ou celui qui exercera cette fonction de développer un leadership fort permettant de poser des actes concrets.

     

    3. La propreté, ce parent pauvre des quartiers populaires bruxellois

    Tous les Bruxellois le savent, Bruxelles est encore beaucoup trop sale dans de nombreux quartiers, en particulier dans le centre.

    Les alentours de la gare du Nord n’échappent hélas pas à ce constat : dépôts clandestins, poubelles qui s’amoncellent, déchets au sol… le quartier Nord ressemble malheureusement souvent à un grand dépotoir à ciel ouvert, renforçant encore le sentiment d’insécurité.

    Il est dès lors impératif d’investir massivement pour intensifier le nettoyage des rues, en particulier sur les axes commerciaux que sont la rue de Brabant, la rue d’Aarschot, la rue du Progrès et tous les abords immédiats de la gare du Nord où arrivent par ailleurs un certain nombre de bus internationaux.

    Nous devons mettre sur pied de véritables brigades de la propreté, composées de policiers, d’agents communaux et régionaux des services de propreté publique ainsi que de volontaires qui seront chargés d’un travail de sensibilisation mais aussi de répression.

    Le MR plaide par ailleurs pour un durcissement des sanctions pour les auteurs d’incivilités, qui doivent systématiquement se voir infliger des peines de travail d’intérêt général, de préférence en lien avec la propreté publique. Les majorités de gauche successives, au pouvoir en Région bruxelloise depuis près de 20 ans, se sont en effet montrées bien trop laxistes sur la répression des infractions en matière de propreté avec le résultat que l’on connaît aujourd’hui.

    Une étendue du réseau de caméras de surveillance à tous les points connus de dépôts clandestins doit également constituer une priorité.

    De manière plus globale, nous plaidons pour que les questions de propreté publique puissent être abordées dans toutes les écoles, parallèlement à la question de la protection environnementale.

    Enfin, les compétences institutionnelles en la matière devront être clarifiées rapidement : pour le citoyen bruxellois, il est devenu complètement inaudible de s’entendre dire que telle voirie n’est pas du ressort de la commune mais de la Région, et inversement.

    Il est devenu intolérable que certaines idéologies politiques, prétendument de gauche, s’opposent à la transformation urbaine des quartiers populaires et à leur embellissement en agitant le fantôme de la gentrification, entravant ainsi le renouvellement qualitatif de la vie en ville. Pourquoi la propreté ou le beau devraient-ils être un luxe réservé aux quartiers les plus nantis de la capitale ?

    Nous ne pouvons plus accepter que le quartier Nord soit encore considéré comme une zone de relégation, où, passé une certaine heure, n’auraient plus droit de cité que les dealers, les personnes sans-abri, les bandes urbaines, les pauvres hères et les toxicomanes.

    Nous refusons que la situation que vit actuellement le quartier Nord soit considérée comme une fatalité.

    Nous pensons que ces trois axes majeurs, expérimentés dans d’autres villes avec succès, peuvent permettre à ce quartier populaire, multiculturel et d’activités de bureaux de connaître un second souffle.

    Et nous nous battrons pour.

     

    Alexia Bertrand,

    Cheffe de Groupe MR au Parlement bruxellois

    David Weytsman,

    Chef de Groupe MR au Conseil Communal de la Ville de Bruxelles

     

     

    [1] https://www.levif.be/belgique/les-violences-explosent-dans-le-quartier-nord-a-bruxelles-un-lieu-sans-avenir-carte-blanche/

  • La charge locative pour inciter à rénover

    La charge locative pour inciter à rénover

    Sur Bruzz, Alexia Bertrand défend l’idée de la charge locative. Il s’agit d’une mécanisme qui incité à rénover. Pour la cheffe de groupe, punir les propriétaires, comme le souhaite le Gouvernement bruxellois, est une mauvaise idée.

    Interdit l’indexation des loyers : une mauvaise idée

    Le Gouvernement bruxellois veut interdir l’indexation des loyers pour les logements énergivores. Cette mesure n’est pas une solution pour répondre sur le long terme à la nécessité de rénovation de ces logements. 

    La charge locative

    La solution sur le long terme est d’accompagner les propriétaires dans la rénovation. Avant toute chose, en les sensibilisant. Il faut surtout les aider, les soutenir dans ces rénovations. Comment ?  En débloquant des fonds pour leur accorder des primes et également des prêts sans intérêts.

    Connu en France, le mécanisme de charge locative a pour objectif d’inciter le propriétaire à effectuer des rénovations via un système de répercussion. En effet, une partie des gains réalisés par le locataire au travers de la diminution de sa consommation d’énergie (grâce aux rénovations) sont reversées au propriétaire.

  • La grandeur d’une nation et son progrès moral peuvent être jugés à la manière dont les animaux sont traités

    La grandeur d’une nation et son progrès moral peuvent être jugés à la manière dont les animaux sont traités

    Discours d’Alexia Bertrand, Cheffe de Groupe au Parlement bruxellois, lors du vote concernant le texte visant à instaurer l’étourdissement avant l’abattage.

     

    Chers collègues,

    La question de l’abattage sans étourdissement connaît une diversité d’opinions. Le groupe MR a toujours eu un grand respect pour celles-ci et a toujours rigoureusement participé aux différents débats de manière constructive.

    Que les débats soient parlementaires ou médiatiques, le groupe MR était présent et est resté fidèle à sa position. Nous avons écouté et entendu les positions de ceux qui s’opposent à l’abattage sans étourdissement.

    Ceux qui pensent que tout abattage d’animal devrait, de manière générale, être interdit et qui font la promotion d’un régime exclusivement végétarien.

    Ceux qui pensent, à l’inverse, que quelques secondes ou minutes de souffrance ne nécessitent pas de légiférer dès lors que toute mise à mort d’un animal engendre de la souffrance.

    Ceux qui s’inquiètent de la viabilité économique de l’Abattoir d’Anderlecht, si ce texte venait à être voté.

    Ceux qui refusent de manger de la viande pour des raisons climatiques.

    Ceux qui pensent que la liberté d’exercer sa religion et les rites qui l’accompagnent transcendent le bien-être animal. 

     

    Les opinions des uns ne sont pas celles des autres mais nous respectons ces divergences, mais force est de constater que, certaines opinions n’ont pas leur place dans cet hémicycle. Nous étions horrifié en entendant un député de la majorité expliqué en commission qu’il ne pouvait pas imaginer, en tant que croyant, qu’un animal puisse souffrir.

    Si, comme je vous le disais, nous avons été réceptifs aux arguments les plus pertinents, ils nous ont cependant confortés dans notre position. Il faut étourdir un animal avant sa mise à mort. Plus qu’une nécessité, c’est une question d’humanisme. Oui, je dis bien d’humanisme car les animaux sont des subjectivités et la protection du bien-être animal est une forme d’humanisme dans un monde où on reconnait une sensibilité à l’animal. Et une demande d’une grande partie de la population. Une demande bien argumentée :

    À ceux qui s’évertuent à expliquer que la souffrance animale est de courte durée et qu’il serait préférable de veiller au bien-être de l’animal tout au long de sa vie ; je leur réponds que, pour améliorer le bien-être animal, ils trouveront les libéraux à leurs côtés. La Ministre Valérie Glatigny a débloqué l’an dernier un million d’euros pour développer des alternatives à l’expérimentation animale. Nous sommes prêts à aller plus loin pour le bien-être des animaux.

    À ceux qui s’inquiètent de la viabilité économique de l’abattoir d’Anderlecht, je leur dis que les libéraux seront heureux de leur proposer une stratégie de soutien économique pour aider l’entreprise dans sa transition.

    À ceux qui expliquent que le concept de liberté religieuse ne leur permet pas de voter ce texte, je leur dis que sur le plan juridique, le débat est déjà tranché. L’article 26 du règlement européen 1099/2009 dit très clairement : « Les États membres peuvent adopter des règles nationales visant à assurer aux animaux une plus grande protection au moment de leur mise à mort. » La Cour de justice l’a également rappelé dans son arrêt de 2020, comme la Cour de Cassation l’avait déjà fait auparavant. Il est donc indéniable que l’abattage avec étourdissement n’entrave pas la liberté religieuse parce qu’il y a une proportionnalité. Je leur dis aussi que le Groupe MR a toujours eu le plus grand respect pour toutes les convictions philosophiques et religieuses et qu’aucune religion ne transcende le bien-être animal.

    À ceux qui s’inquiètent que les animaux soient dorénavant abattus à l’étranger puis importés, je leur dis qu’il est de notre devoir de montrer l’exemple, d’être pionnier, et de ne pas suivre une politique de bien-être animal avec laquelle nous ne sommes pas d’accord. L’inaction est bien plus grave qu’un prétendu manque de cohérence législative internationale.

    À ceux qui doutent encore, je leur demande de se remémorer les deux formes d’abattage auquel ils ont pu assister (pour autant qu’ils aient fait la démarche), et je leur pose la question : avez-vous, comme moi, assisté à cette minute 45, 2 min d’agonie où la langue sort, les yeux se convulsent, les pattes se débattent, la tête s’abandonne et tout le corps cherche à échapper à un destin inéluctable, dans des souffrances terribles ?

     

    Les arguments qui s’opposent à l’abattage sans étourdissement ne nous ont pas convaincus. Nous ne nions toutefois pas la complexité du débat. Le sujet est complexe, car il touche à l’intime et au religieux. Ici nous tentons d’avoir un débat objectif et scientifique. Si l’on peut diminuer objectivement l’agonie d’un animal, alors il faut que ce soit fait.

     

    S’il y a bien une chose qui m’attriste dans ce débat, ce serait que les communautés musulmane et juive se sentiraient stigmatisées. Pourtant ici, il s’agit bien d’un débat sur le bien-être animal et la longueur de leur agonie lors de leur mise à mort. On sait par ailleurs qu’il existe une pléiade d’inégalités auxquelles ces communautés doivent encore faire face. Là aussi, ils trouveront les libéraux à leurs côtés dans ce combat.

    La position du MR est claire sur cette question si complexe. Nous sommes fiers de défendre cette position aux côtés d’autres partis politiques comme Défi, Groen, Écolo Wallonie et le PS wallon. La politique, du moins celle en laquelle je crois, doit être capable d’appréhender la complexité de cette question et de faire le meilleur choix. Et de ne pas faire ce choix pour des raisons électoralistes. C’est un choix dont on pense en conscience qu’il correspond aux valeurs qu’on défend et améliore la société dans laquelle on vit. Le choix à faire, c’est le bien-être de l’animal.

    Vous l’aurez compris, chers collègues, le Groupe MR votera contre les conclusions de la Commission et soutient l’interdiction de l’abattage sans étourdissement. Je terminerai mon intervention en vous partageant une citation de Mahatma Gandhi, qui disait « La grandeur d’une nation et son progrès moral peuvent être jugés à la manière dont les animaux sont traités.» Bruxelles, montre-moi ta grandeur !

  • Report des chantiers dans les tunnels : le MR va demander une réunion de la Commission de suivi

    Report des chantiers dans les tunnels : le MR va demander une réunion de la Commission de suivi

    Report des investissements lourds dans les tunnels routiers : « le passé nous a déjà montré ce qui arrive quand on économise sur les infrastructures bruxelloises. L’histoire se répèterait elle?

    Alexia Bertrand (MR) a pris connaissance que plusieurs investissements lourds dans les tunnels bruxellois ont été reportés. Nous avons déjà pointé la diminution des crédits budgétaires à l’occasion du vote du budget, rappelle la Cheffe de Groupe au Parlement bruxellois.

     

    L’histoire se répète

    Ces reports inquiètent l’édile libérale: « Le sous-investissement dans les ouvrages d’art a conduit en 2016 à une situation de crise, un plan avait été alors élaboré à la demande du MR, il semble qu’aujourd’hui on reporte les investissements qui nous avaient été alors présentés comme prioritaires. Qu’est-ce qui a fondamentalement changé entre le master plan et aujourd’hui ? J’ai une inquiétude que l’histoire se répète et que l’on nous dise dans quelques années que l’état des tunnels qui n’ont pas été rénovés est catastrophique. Le passé nous a déjà montré ce qui arrive quand on économise sur les infrastructures bruxelloises. L’histoire se répèterait elle?. » s’interroge Alexia Bertrand (MR)

     

    Faire la clarté et accélérer

    Pour David Weytsman (MR), « il faut que la clarté soit faite au sein du Parlement sur ces différents reports d’investissements et nous devons mesurer dans quelle mesure la sécurité des usagers n’est pas compromise par lesdits reports notamment pour les tunnels Belliard et Loi. Nous devons également accélérer le timing de réalisation des chantiers déjà entamés, comme celui du tunnel Trône qui paralyse toute la petite ceinture actuellement « .

     

    Des axes indispensables

    La présidente de la Commission Mobilité Anne-Charlotte d’Ursel (MR) rappelle quant à elle que « depuis l’entrée en vigueur du plan Good Move et de la Ville 30 les grands axes routiers sont indispensables pour drainer la circulation des quartiers résidentiels. Une fermeture des tunnels serait contreproductive et ne ferait que renforcer les externalités négatives dans les mailles que le Gouvernement bruxellois souhaite apaiser »

     

    « Un scandale de plus serait inadmissible »

    Pour conclure, la Cheffe de Groupe n’exclut pas de réactiver la commission spéciale afin de faire le point sur ce dossier : « que l’on juge utile ou non les ouvrages d’art en région bruxelloise, un scandale de plus serait inadmissible et engagerait la responsabilité de l’actuel Gouvernement. Est-ce que le Gouvernement ne juge plus comme stratégique la rénovation desdits ouvrages ?  » tacle Alexia Bertrand (MR)

     

    Anne-Charlotte d’Ursel confirme : « Nous allons demander une réunion de la commission de suivi des recommandations de la commission spéciale tunnels. Cette commission s’est déjà réunie une fois sous cette législature, elle doit se réunir à nouveau urgemment. Nous allons envoyer une demande en ce sens au Président du Parlement Rachid Madrane ».

     

  • Baisser la fiscalité des travailleurs et augmenter leur salaire net

    Baisser la fiscalité des travailleurs et augmenter leur salaire net

    Le MR veut baisser la fiscalité sur les travailleurs. Au plateau de la RTBF, Alexia Bertrand souligne l’importance de diminuer la fiscalité afin d’augmenter le salaire net des travailleurs.

    La Belgique taxe trop ses travailleurs

    C’est connu et certifié, la Belgique est un des pays de l’OCDE qui taxe le plus les travailleurs. Pour le MR, il est impératif d’augmenter le salaire poche de ses contribuables.

    Comment ? En augmentant la quotité exemptée d’impôts en la faisant passer de 9.000€ à 12.000€ et en supprimant les tranches de 45% à 50%. Aujourd’hui, 90% des actifs paient la tranche la plus élevée d’impôt. Il n’y a pas d’autres solutions que de baisser la fiscalité pour rendre du pouvoir d’achat.

    Bloquer les prix ?

    Bloquer les prix a un coût très élevé. En effet, en France, EDF qui est à 80% une propriété de l’État français, est un train de s’endetter pour alléger la facture des consommateurs. Et au final, c’est le contribuable qui paiera la facture. Tout finira par lui retomber dessus.

    Indexation pas suffisante ?

    « J’entends que l’indexation n’est pas suffisante, mais en attendant, elle représente une augmentation de 8,8% en Belgique ces deux dernières années par rapport à une augmentation de 7,6% dans les pays voisins. Si nous augmentons le salaire brut des entreprises, nous aurons un problème. Un boulanger qui a trois employés ne saura pas augmenter ses salaires, ce qui impactera l’emploi. Les entreprises qui exportent doivent être concurrentielles mais ne sauront plus être compétitives, ce qui implique un risque de délocalisation, de perte d’emploi et un risque de faillite. »